vendredi 31 décembre 2010

2011.

2011 se profile, comme un nouvel horizon porteur d'espoir...

L'artiste français Claude Closky et son humour (noir) nous invite au jeu du hasard. Entre prédictions et sortilèges, votre destin se joue en un clic. En accédant sur ce lien vous saurez si la chance vous sourira pour cette nouvelle année. Un crochet (le 2) retient une cible (le zéro) vers laquelle sont lancées des flèches providentielles (deux uns).
Comment sera votre 2011 ?

closky
closky

lundi 20 décembre 2010

Rihanna : attracteur étrange.

A seulement 22 ans, la chanteuse Rihanna est un étrange phénomène. Cinq albums, quelques dizaines de millions d'albums vendus, la jeune américaine impose un style, un look entre le kitsch de famille de Beyoncé et l'extravagagance de Lady G.
Si une analyse conjointe de l'évolution de son succès / ses tenues, coupes de cheveux / sa musique, serait un parallèle des plus intéressants à faire (est-elle simplement très bien conseillée ou a-t-elle un réel contrôle et une sensibilité au zeitgeist qui en fait une force de proposition irrémédiable ?). Toujours est-il qu'elle semble attirer le succès de manière complètement naturelle, sans questionnement ni remise en question.

Son dernier single, Only Girl (in the world), Rihanna (ré)invente la chanson remixée. En effet, le titre semble être le remix d'une chanson pop, que l'on ne connaîtrait pas, et qui resterait du coup à écrire (le remix, le vrai). Elle anticipe ce que serait la version "dance" de son titre et le propose comme une projection futuriste où le remix serait l'original. Quand on vous dit qu'elle est une Pythie moderne....

Pour le clip qui accompagne ce titre, elle se permet un clin d'oeil appuyé à une des oeuvres iconiques de l'artiste japonaise Mariko Mori, elle aussi travaillant un futur irréel, fait de délicat chaud-froid. On remarquera que les êtres fantastiques se sont mués en sondes de couleurs, entre métamorphose et retour au réel.

Rihanna
Rihanna - Only Girl (in the world)

Mariko Mori
Mariko Mori - Pure Land

Oui, les stars aiment à s'élever dans le ciel, drapées de longs voiles colorés.... Une distraction comme une autre....

Rihanna2
Rihanna - Only Girl (in the world)

Mylène Farmer
Mylène Farmer - l'Âme Stram Gram

Madonna
Madonna - Frozen

Si l'on ne procédera pas à un récapitulatif des utilisations de feux d'artifices dans l'art contemporain, pas plus qu'on jugera des similitudes à certaines pièces du land art dans le début du clip, on pourra noter tout de même que l'arbre qui conclut ce dernier pourrait être considéré comme une version hollywoodienne de celui magnifiquement pathétique de Philippe Parreno dans Crédits.

Certains, enfin, pourront être amenés à regretter qu'elle n'ait pas choisi de copier un autre artiste japonais, Nobuyoshi Araki, à la place de Mariko Mori, qui s'amuse avec d'autres sortes de balançoires.... Question de goût sans doute.
Nobuyoshi Araki
Nobuyoshi Araki

Rihanna le sait, tout attracteur étrange mène irrémédiablement vers le chaos. Le sien jaillira-t-il sous une forme remixée ?

Atlas but not least : map of metal.

Le metal est un genre musical des plus vastes et plus d'un a pu s'y perdre... Les styles se croisent mais se subsument toujours à d'autres catégories. Il est fait d'entrelacs, de téléscopages et de tentatives micéllaires parfois extrêmes. Aussi, depuis que cette branche du rock amplifié fait de larsens, de martèlements de batteries et de chants gutturaux s'est développée, nombre d'historiens ont tenté de classifier, d'ordonner et de désigner chacun des sous-genres qui la composent. D'autres, de manière plus ludique et personnelle, comme Chuck Klosterman, l'ont honoré au travers de leurs délires narratifs et joussifs. Mais c'est un australien, Patrick Galbraith qui finalement réussi le mieux à en donner une version à la fois historique et ludique... Plus de raison de vous perdre : voici la carte du métal.

map of metal2

Avec l'aide d'un rock-critic Nick Grant, ce designer a donc mis au point la mappemonde d'un territoire imaginaire riche où les styles musicaux sont des pays. La terre principale serait celle à proprement parler du metal, les genres influents seraient insulaires et les fuseaux horaires, devenus des chaînes, révèlent une chronologie. Le graphisme, très DIY en apparence, explore différentes matières textiles (denim, cuir, imprimés) et joue avec les symboles (clichés). Des fils de coton relient les genres entre eux avec nonchalance et simplicité pour une navigation totalement fluide.

map of metal

Les principaux genres sont représentés et l'écoute des groupes phares de chaque scène permet une véritable immersion. Bien sûr, on pourrait vétiller et discuter certains détails (Pantera c'est du Power metal, on ne dit pas rap metal mais fusion, Slayer est à l'origine du Trash metal et non Venom, où est le Blackened Doom...) mais cette carte permet un réel voyage culturel, et se prendre pour un Magellan metalhead, c'est plutôt plaisant... Il n'y a pas à dire, c'est une "putain de bonne idée" !

mardi 30 novembre 2010

Appetite for destruction.

Les fêtes approchant, la question du parfait cadeau se pose et les infinies recherches et quêtes du graal commencent...
Au rayon librairie, des ouvrages peu communs vous tentent peut-être comme ces livres de cuisine un peu particulier : The zombie cookbook mélangeant contes, poèmes et recettes, des plus jouissifs ! Ou peut-être serez-vous attiré par le non moins étrange Get Sick And Turn Blue Cookbook de M. E. Samonek dans lequel sont présentées les recettes les plus écoeurantes et les plus immondes possibles... On en salive déjà ! Ou enfin le relativement plus inquiétant The cannibal cookbook de Nicolas Castelaux.

Photobucket
Aquatic Wall, Sun Yuan, 1998. Une petite suggestion d'accompagnement ?

Premier livre de cuisine du genre qui permet d'inviter ses amis pour le dîner (c'est-à-dire dans l'assiette). Sorti en septembre 2009, ce livre de recette singulier, qui aurait sans doute plu au groupe d'artistes japonais Cadavre, peut déranger et ce pour deux raisons : son contenu et son auteur. Si l'anthropophagie reste somme toute tabou, cet acte n'est pas répréhensible dans notre législation. Mais les (mé)faits cannibales survenant la plupart du temps à la suite de meurtres sont bien sur condamnés (cas récent en France, Nicolas Cocaign). On se demande dès lors quelle serait la pertinence et l'utilité d'un tel ouvrage.
Mais son auteur maitrise toute les subtilités de l'art nécrophage pour l'avoir fièrement pratiqué lui-même. Ce Nicolas Castelaux (nom d'emprunt on l'aura compris) se présente comme un peintre et écrivain, sataniste qui plus est. Collaborant depuis peu avec les éditions Camion Noir (intronisé par le non moins irrévérencieux Jean-Paul Bourre), il a sorti plusieurs ouvrages, notammant sur les Serial Killers ("Je tue donc je suis", "Richard Ramirez, le fils du diable", et bientôt sur Ted Bundy) son sujet de prédilection. Et pour cause, cet ancien prisonnier se découvre peu à peu, au fil des recherches sur la toile. En greffant à son nom quatre lettres anglicisantes, il croyait pouvoir se cacher derrière un "château". Accusé de profanations de sépultures (il recupérait des ossements humains pour faire des autels de bons goûts), condamné pour mutilations et actes de cannibalisme (il volait des membres dans des morgues pour son dîner), il fera 6 ans de prison (au lieu des 12 prévues). Durant ces années d'enfermement, il déploie un travail pictural et épistolaire centré sur les figures de grands meurtriers.

Ce vampire médiatique (figure mythique pour certain) a su faire (bon ?) usage de ses connaissances. On ne lui reprochera pas d'avoir réussi une reconversion même dans le soufre. Il garde malgré tout une aura malsaine et inquiétante qui lui permet sans doute d'être le mieux placé pour parler des serial killers (qui fascinent toujours autant, cf : les murderabilia). Ce Nicolas C. recherche un anonymat de surface mais jouit allegrement de son statut ambigu.
Mais on ne peut pas rester insensible à ce lourd passé qu'il traine et quelque chose nous retient à lire Mayhem & Burzum a feu et à sang (on comprendra son intérêt pour Oystein Aarseth qui partage son goût déviant pour la chair humaine). Quand le folklore dépasse la réalité, la folie devient acceptable et la cruauté humaine s'expose et s'explore... jusqu'à l'os !

mayhemetburzum

mercredi 10 novembre 2010

FIAC : Album review-10.

L'édition de cette année a été plutôt généreuse, riche et impressionnante. Beaucoup d'encre a coulé autour de ces quatre lettres libérant les envies et répulsions de chacun. Il est question ici d'établir le symposium des oeuvres vues se réferrant de manière plutôt explicite à la musique. On ne va pas faire comme ces magazines musicaux qui dans leurs reviews parfois incendiaires affublent dédaigneusement les productions de plus ou moins d'étoiles. Notre séléction subjective et limitée par une profusion enivrante s'est aiguisée sous les mots de Bennett Simpson "L'infiltration de la pop musique est plus intéressante dans l'art dès lors qu'elle permet des contradictions spécifiques à l'art lui-même."

Ivan Navarro, Wail, 2010
Néons, batterie en fibre de verre, miroirs, miroir sans teint et électricité
chez Daniel Templon
ivan navarro
Un clin d'oeil à Dan Flavin et une pleine conscience du détournement de l'instrument, l'artiste chilien nous dévoile ici la profondeur abyssale de la musique...

Victor Man, Faust, 2008
Photo encadrée et pot de peinture
chez Blum and Poe
victor man
Son oeuvre est pour le moins intrigante et cette pièce le confirme. Mais l'allusion à Faust, par la peinture elle-même, nous invite à repenser un certain minimalisme (musical ?).

Terence Koh, Adansonias, 2009
piano, lustre, peinture, perles
Chez Thaddaeus Ropac
terence koh
Les touches noires du piano ont été ôtées dans une tentative de purification du signe. En shaman dandy, Terence Koh poursuit sa quête du sublime, mais l'arme de Damoclès menace.

Alexander Gutke, 1,2,3,4 , 2010
Digital video
chez Gregor Podnar
alexander gutke
Rappelant sa vidéo Solo de 2004 où une baguette de batterie voletait continuellement dans l'air, cette pièce tourne à l'absurde les décomptes du batteur pour n'en faire qu'un brouhaha hasardeux et infini. L'homme disparait derrière la volonté créatrice de l'instrument lui-même.

Steven Shearer, Hollow body, 2010
photolaminate et acrylique sur toile
Chez Eva Presenhuber
steven shearer
Bien que prise de biais, la photo restitue toute la singularité de cette oeuvre du grand Steven Shearer. Une forme ovoïdale enferme deux guitaristes kitschs dévêtus mais parés du membre indispensable à leur puissance machiste, ici une guitare. Comme un oeuf duquel sortirait tous ces anonymes amateurs qui, par l'art, deviennent iconiques.

Robert Longo, Study for Rock Concert, 2009
fusain sur papier
chez Metro Pictures
robert longo
A peine dévoilée au regard du public, cette pièce préparatoire témoigne, malgré un format réduit, d'une grande puissance. Celle d'un artiste talentueux qui se souvient ici de ses rêves de l'époque des Menthol Wars.

Valentin Carron, Untitled, 2009
bois, clés d'accordage
Chez Eva Presenhuber
valentin carron
Cette vraie/fausse guitare nous trouble par sa facture minimale et questionne son identité propre ainsi que sa réalité fonctionelle. Celui qui s'amusait à détourner les fameux solos d'Hendrix se joue de modestie et de discrétion en presentant cette oeuvre simple mais néanmoins percutante. Une guitare carrée comme un hommage à/au Bauhaus ?

mardi 19 octobre 2010

Où il est encore question de Black Metal.

Le Black Metal est un genre plutôt instable. Bien sûr, ses racines sont profondes et solides mais qu'en est-il de son évolution, de son statut actuel ? La caricature le salit, la suivance l'alourdit, la monotonie le guette. Un mouvement, comme son nom l'indique, suppose un déplacement, un changement d'état. Celui-ci a plus de vingt ans et pourtant a tendance à sombrer dans les clichés. Mais certains, plus avant-gardistes que d'autres, tentent d'élargir, voire de redéfinir, le sujet.

Alors que "Until the Light takes us" sort en DVD, documentaire replongeant dans les méandres scandinaves, une édition surprenante voit le jour. "Mirror me" n'est pas qu'une revue d'artistes, elle est le prolongement d'une exposition mise sur pied par l'artiste Kai Althoff et le critique musical Brandon Stosuy. Regroupant des oeuvres de différents contributeurs, l'ouvrage, comme un fanzine, vous plonge dans un mystère fascinant. Amorcé au départ par une conversation au sujet de Varg Vikernes, le projet a vite pris de l'ampleur, et est devenu une culminance d'événements à la fois personnels et anonymes jouant savamment avec les codes.

mirror me
Mirror me

Ainsi, "Mirror me" est un de ces projets qui repoussent les limites du genre, et suivant une tendance lancée par quelques groupes de Black Metal americains, brisent les codes. Déjà Xasthur disséminait une touche plus émotive, des groupes comme Kralice ou Bone Awl se délestent d'une poussière trop longtemps accumulée, Pyramids, et les excellents Liturgy (dont le chanteur Hunter Hunt-Hendrix a collaboré à "Mirror Me") révèlent une musique nouvelle, osée et pertinente. Plus besoin de corpse paint, ni de surnom mythologique, les musiciens se dévoilent (bien que Pyramids cultive le mystère de son architecture) et leurs textes se personnalisent. Certains crient au scandale mais ne voient malheureusement pas là la véritable évolution saine et bien pensante du Black Metal. Appelons-le alors Post-Black.

Il y a des clichés qui ont la peau dure. Même les publicités s'en amusent...
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Alors pourquoi le nouveau visage du Black Metal ne serait-il pas celui-là ?
liturgy
Liturgy

lundi 27 septembre 2010

Gorgone Zola Jesus : à savourer.

Avez-vous déjà regardé un film d'horreur en un bel après-midi d'été, entouré d'enfants jouant autour de la piscine ? C’est à peu près la sensation que procurait le showcase de Zola Jesus à la Fnac des Halles le 16 septembre.
C’était sans doute le pire endroit pour voir un concert de la nouvelle égérie de l’underground international. Lumières froides, annonces de caissières, passants distraits, son réduit à son expression la plus faiblarde et scène d’une taille digne d’un concours canin. Et pourtant.

La (nouvellement) blonde ténébreuse a harcelé une audience sur ses gardes. Le temps d’un Stridulum II impressionnant de maîtrise, elle a réussi le tour de force, forcément maléfique, de créer une arche de magie au milieu de l’adversité. Comme un récit tragique, une épopée pop, elle est venue combattre les éléments de pacotille. Car c’est cela, Zola Jesus (en dehors d’être un des meilleurs noms de groupe de cette dernière décennie) : vous entrez au milieu d’un rituel que vous savez faux et pourtant vous y croyez. Elle est définitivement le leader charismatique d’une société (plus si) secrète. A voir et revoir dans un lieu plus propice aux enivrantes exactions.

Parce que, pour le coup, comme elle l’avouait elle-même, si ce n’était pas le "pire endroit", c’était au moins le "plus étrange". C’était peut-être, finalement, tout simplement "le meilleur". Celui des révélations….


zola jesus live

samedi 18 septembre 2010

Marc Bijl / Zola Jesus : The Black Dawn.

Deux évènements d'influences "cold wave" marquent ce début de septembre, l'exposition personnelle de Marc Bijl à la galerie Upstream d'Amsterdam, et la sortie de l'album "Stridulum II" du groupe Zola Jesus... La noirceur dégouline, trouvons-y aussi la beauté de la déchéance, la fascination du déséspoir, et la perfection dans le tragique.

Comme un code hermétique 9/11 666 777, le titre de l'exposition de Marc Bijl assène avec rigueur une confrontation tenue entre l'histoire récente et les mythologies populaires. Le communiqué de presse aussi radicale que les oeuvres elles-mêmes, prévient qu'il s'agit là de la dernière tentative de l'artiste de voir se confronter ses sculptures noircies (Dark symbolism), comme noyées dans une bile noire, avec une approche constructiviste et minimale. A la manière des Cure, qui prétend à chaque fois sortir son dernier album, le climat tendu sonne ici comme une sirène hurlant l'urgence ultime. Obnubilé par les questions de pouvoir et d'ordre, il utilise brillament des symboles puissants (pentagramme, christ) dans une déconstruction du signe simple mais ultra efficace. Si son passé de bassiste batcave au sein du groupe Gotterdammerung lui a permis d'acquérir cette lecture romantique du monde, il a également récupéré de ce mouvement la poésie de l'efficacité. Pas de grandiloquence feinte, mais une rigueur sauvage qui donne à son oeuvre une puissance des plus pertinentes.

dark dawn marc bijl

Cette efficacité du geste, Zola Jesus l'emploie également avec élégance et raffinement pour distiller une musique aussi profonde qu'intelligente. Si les références dites gothiques se ressentent, elles sont comme dans le travail de Marc Bijl un terreaux fertile à l'avènement d'un univers très personnel. La voix singulière de Nika Roza Danilova est le psychopompe de nos désirs. Depuis presque deux ans, sa démarche s'est affinée. La raideur glaciale des premiers morceaux laisse place à davantage de simplicité. La voix se libère et la musique s'électronise parfois. Le parcours du groupe est jusqu'ici sans faute (à ecouter également un split avec LA Vampire) et progresse à (trop?) grande allure, d'autant que NiKa Roza déploie ses talents également avec Former Ghosts.

Photobucket

Les fantômes sont partout. Des oeuvres de Marc Bijl aux sons de Zola Jesus. Leurs démarches post-modernes, aussi sensibles que radicales nous touchent en plein coeur. Voici l'aube d'une pensée nouvelle, sombre et poétique...

marc bijl
Marc Bijl, Upstream Gallery.

dimanche 12 septembre 2010

Mettre Aethenor à l'alambic.

Il y a des formations qu'il faut suivre...
Formations mouvantes, fonctionnant sur des systèmes de rhizome, d'échange et de collision. Aethenor est l'une d'elle. Depuis 2003, cette entité philosophale développe entre drone, jazz et ambient instrumental, une musique faite de téléscopage. Cet eclectisme nourri par ses membres changeants mais tous inspirés, écrit l'histoire riche d'un groupe particulier. Composé à l'origine de Stephen O' Malley (que l'on ne présente plus), Daniel O’Sullivan (Guapo, Mothlite, Miasma...) et Vincent de Roguin (Shora), certains musiciens viennent y distiller leur matière première : David Tibet, Alexander Tucker...

aethenor

Hier soir, aux côtés de SOMA et D.O.S. (sujet d'une oeuvre de Luke Caulfield, apprenait-on récemment! (on retrouve toujours un peu d'art contemporain)), ce sont Kristoffer Rygg (Arcturus, Borknagar, Ulver...) et surtout Steve Noble qui ont préparé le fourneau au grand oeuvre.

Luke Caulfield

Si l'improvisation tient une grande place dans leur pratique live, on ressent avant tout une grande unité. Alors que SOMA sort des sentiers battus, et travaille une guitare incidieuse, sur des sons graves certes, mais trouve avec le ebow une harmonie nouvelle, fusionnant parfaitement avec le clavier. Les instruments sont libres, leurs sonorités s'échangent. Une grande fluidité permet des moments intenses. Quant à Steve Noble et son jeu déconstruit, il propose une approche de l'improvisation noise percutante...
En débarassant les sons de leur vilenie, la promesse commune de ces quatre alquemistes est d'offrir des richesses insoupconnées. Et ce nul besoin de mettre Aethenor à l'alambic...

aethenor

samedi 21 août 2010

Watain: messe pour un corps.

Watain, le mythique groupe de Black suédois, sait faire parler de lui. Dans un souci tout particulier porté à leur univers visuel, leur dernier projet a fait couler pas mal d'encre et de sang...

Photobucket

C'était à l'occasion de son concert londonien que le groupe a souhaité faire éditer un nombre limité d'affiches sérigraphiées avec du sang humain. Il s'agissait de célébrer la sortie de Lawless Darkness qui peut être un événement pour certains, mais l'utilisation artistique du sang n'est finalement que très anecdotique.

Le Black metal doit être le courant musical le plus théâtral et le sang n'en est qu'un élément esthétique grandiloquent. Les sécrétions corporelles, et celle-ci en particulier, incarnent l'homme, ses failles autant que sa cruauté. Il est également un symbole historique de la genèse du mouvement né dans les cendres et l'hémoglobine. Il est surtout cette fascination morbide, ce vin divin, objet de pouvoir. Si le Black metal a largement puisé son imagerie dans la mythologie nordique, on découvrira que le sang y joue un rôle primordial. Mais celui-ci, dans une acceptation primale, est un élément transgressif (récupéré sans doute au groupe Kiss), permettant de faire du spectacle un rituel.

metastasis

Si réaliser une affiche avec du sang (mélangé à de l'encre) est une tentative artistique (notons tout de même que le point déceptif réside sans doute dans le fait qu'il ne s'agit pas du sang des membres du goupe), il est bon de rappeler que celui-ci a depuis longtemps une place de choix dans l'art contemporain : d'Hermann Nitsch à Marina Abramovic, de Gina Pane à Marc Quinn mais surtout Michel Journiac (qui en a fait un objet messianique). Récemment, c'est Eric Pougeau qui utilisa le sien comme matériau principal d'une série de "dessins buccaux". Dissolution du langage dans des flaques de souffrance. Une oeuvre dramatiquement belle et insidieusement poétique.

eric pougeau

La violence n'est pas forcement là ou l'on croit la percevoir. L'inventivité relative de Watain est honorable (on préférera tout de même leur musique) mais laissons aux artistes, ces chirurgiens du monde, le soin de faire vivre le sang au-delà du corps.

mardi 17 août 2010

The next great Work of Art.

Petite révolution dans le monde de l'art... Et comme il y a un demi siècle, cela se passe aux Etats-Unis...

Un jeu de télé réalité, Work of Art: the next great artist, vient d'être diffusé ( du 9/06 au 11/08) sur une chaîne câblée dont le but était de dénicher (après le chanteur, le mannequin, le cuisinier et le designer) le nouvel artiste contemporain à suivre...
14 participants, âgés de 22 à 61 ans, se sont lancés dans ce "Fort Boyard" de l'art où chaque semaine, ils devaient relever des défis. Les premières épreuves relativement classiques, comme réaliser un portrait, ont laissé place à d'autres relevant de questionnements récurrents de la modernité : qu'est qu'une oeuvre choquante (qui, si elle ne l'est pas, n'est pas une oeuvre dirait Duchamp), réfléchir sur le devenir des productions de masse, engager un dialogue avec l'environnement... Sous l'oeil d'un juge invité (Andres Serrano, présent le jour de l'épreuve de l'oeuvre dite subversive, vous vous en doutez, Richard Phillips, Will Cotton, Ryan Mc Guinness, David Lachapelle), chaque semaine a vu le départ d'un apprenti artiste. Apprenti, ils ne l'étaient pas tous. Certains ont déjà une galerie, et bizarrement ce sont les plus expérimentés qui partent. Les jeunes quant à eux voient là un tremplin extraordinaire.
Avec à la production Sarah Jessica Parker et comme juges et présentateurs, une ex mannequin-actrice China Chow et un galeriste Bill Powers (Half Gallery), l'émission trouve son serieux dans les propos éclairés du "Mick Jagger des ventes" Simon de Pury.

work of art

Si l'émission semble avoir été bien reçue dans le monde de l'art contemporain (qui se complait dans l'entertainment), elle pose de manière évidente plusieurs problèmes liés à la perception de l'art lui-même d'une part, mais s'enlise dans le cliché fanstasmagorique de la quête suprême du jeune génie, trublion révélé, porteur de tous les espoirs.

C'est finalement Abdi Farah, 22 ans de Baltimore qui endossera (en plus d'un chèque de 100 000 $) ce rôle... Un mythe médiatique sans idéologie ? A suivre donc !

En France, c'est l'exposition Dynasty qui a tenté de trouver des nouvelles révélations. Pas de démesure, pas de grandiloquence mais un système qui semble tout autant monté. Quant à la présence de l'art à la TV française, qui déjà se fait vraiment timide... en faire un jeu parait complètement impossible.

vendredi 30 juillet 2010

I am a cliché (you've seen before).

I am a cliché you've seen before hurlait Poly Styrene, consciente sûrement de son devenir iconique. Bien que pendant toute leur carrière, si brève soit elle, le trio de marginales s'attaquait au consumérisme, au mode de vie plastique et artificiel, elles se retrouvent aujourd'hui elles-même les otages stylistiques d'un titre d'exposition.
Actuellement, la ville d'Arles est sous une drôle d'emprise. Un vent de douce rebélion souffle ses enivrantes vapeurs sous les yeux d'un public devenu désormais averti. 4 expositions donc sur le thème du Rock... Une promenade comme ils disent... Même si l'on connaît déjà pas mal la chanson, les oeuvres présentées dans l'exposition "I am a cliché" de Emma Lavigne ont le mérite de se dévoiler à nouveau et invitent les novices à pénétrer le coeur du mystère. Des oeuvres mythiques donc comme par exemple "Guitar Drag" de Christian Marclay ou "Rock my Religion" de Dan Graham...Et d'autres moins connues que l'on découvre avec plaisir comme la vidéo de Celeste Boursier-Mougenot (dont on vous parlait )...

guitar drag

Cette expo rock, de photo certes, est un peu "cliché" mais permet de légitimer plus en plus l'intrusion d'un tel sujet dans l'art contemporain. On ne renoncera pas à la musique par révélation mystique comme Poly l'a fait, mais parfois on prierait bien pour voir un peu d'autres oeuvres...

mardi 27 juillet 2010

Herostratus (William Hunt) in Reykjavik.

Alors que la chasse à la baleine vient d'être ouverte en Islande, il se passe, à y regarder de plus près, bien d'autres choses étranges. Non, il ne s'agit pas ici de militantisme écologique, bien qu'il sera question d'environnement naturel et d'interaction avec l'homme.
Si l'été islandais est connu pour ne voir se coucher le soleil, il accueille cette année une expérience artistique intéressante : Villa Reykjavik. Transformer la baie des fumées en Chelsea new yorkais elfique est un défi intrigant. Un certain nombre de galeries invitées se sont prêtées au jeu curatorial autour d'évènements divers (performances, concerts...). Le 16 Juillet dernier, c'est l'artiste anglais William Hunt qui marqua les esprits avec sa performance poetico-scabbreuse.

Debout sur une échelle, ancrée tant bien que mal dans un océan à 11°c, au large d'Ægissíða, William Hunt armé de sa guitare, comme il le fait souvent dans ses performances burlesques, a mis le feu à celle-ci. S'immolant lui même, ce n'est qu'après quelques instants qu'il se jeta en mer, illustrant ainsi parfaitement la rangaine Youngienne "it's better to burn out than to fade away". Les photos de cette performance épique sont d'une grande beauté et traduise la volonté esthétique de l'artiste.

william hunt

Entre performance défiant les limites corporelles et spectacle esthétique questionnant le statut iconique du guitariste chanteur, les oeuvres de Hunt, toujours d'une grande prouesse, tant intellectuelle que physique, sont d'une poésie tendre sans pour autant négliger l'aspect analytique. Jouer de la guitare et chanter sous l'eau (Put your foot down), à l'envers (The impotence of radicalism in the face of all these extreme positions) ou le visage recouvert de crème (I Forgot Myself Looking at You) sont des actions simples, efficaces mais néanmoins pertinentes.

william hunt 2

Si son homonyme préraphaélite tentait par l'art de rétablir une certaine idée de la morale, notre jeune artiste lui, tout aussi romantique, vient ébranler, à coup d'accords de guitares les codes de celui-ci.

lundi 26 juillet 2010

Genealogies of pain : aux racines de l'art.

Alors que certains remontent l'arbre de la douleur en tentant de découvrir les racines du mal, d'autres explorent les méandres de l'illustration. S'il existe bel et bien un lien entre chaque individu, une hérédité culturelle, les pratiques divergent et les stratégies en révèlent les égos.

En avril déjà, on s'interrogeait sur le statut relatif de Marilyn Manson comme artiste plasticien. Ses expositions se multipliant, le phénomène ne pouvait laisser indifférent. Depuis 2002 et sa première exposition dans un lieu alternatif de Los Angeles, passant en 2004 par le Lutetia de Paris, sa première tentative d'incursion dans le milieu de l'art contemporain ne s'est faite réellement qu'en 2008, en marge de l'Art Basel Miami. Mais depuis fin juin, c'est carrément la Kunsthalle de Vienne qui lui a tendu les bras... Une analyse poussée de sa progression professionnelle serait pertinente et dévoilerait certainement une stratégie de communication efficace. Voir ses aquarelles exposées dans un lieu reconnu aux côtés d'un Keith Haring ou autre Subodh Gupta est un vrai tournant dans sa carrière. Dommage que dans une interview on l'entende dire qu'il ne peint pas avec précision car sinon, il ferait de la photographie... Conception relativement rétrograde pour un artiste contemporain. Et dommage enfin, qu'il ait eu besoin d'inviter David Lynch (un autre outsider) à partager l'affiche par manque d'assurance...

Skoptic syndrome
Skoptic syndrome (Jack),2001

D'autres se soucient bien moins des retombées et ne visent pas de suite un solo show au Guggenheim... Pj Harvey s'est lancée sans peur et avec une grande spontanéité dans la mystérieuse aventure du dessin. Invitée par le journal littéraire Zoetrop All Story (lancé par Francis Ford Coppola), elle illustre au crayon et en sculpture (lui rappelant sans doute les oeuvres de sa mère), sans prétention, les textes de Woody Allen et Jim Shepard entre autres...

box of gulls
box of gulls, 2010

Ces deux musiciens aux multiples talents se décomplexent et nous livrent sans retenu leurs univers fantasmagoriques. Entre art brut et surréalisme, ils incarnent un nouveau regard rock sur l'art actuel, peut-être un nouveau -isme, une nouvelle vague...

vendredi 16 juillet 2010

Candyfornia.

Alors qu'en 1965, les Beach Boys entonaient un "California Girls" mémorable et historique, nous voici 35 ans plus tard, face à une Katy Perry très en forme qui avec "California Gurls" version ghetto-kitch (en hommage à Big star !) flirte avec le succès de l'été.
C'est l'univers visuel qui nous a interpellé ici. En effet, le clip montrant la chanteuse en naïade se prélassant dans un nuage de barbe à papa nous a fortement rappelé l'oeuvre de l'artiste Will Cotton.

katy perry

Même univers inspiré tant de Hansel et Gretel que de Charlie et la chocolaterie, où glaces fondantes, crémes dégoulinantes et oppulence sont légions. Mais, la gourmandise s'allie ici à la luxure... Des femmes allanguies peuplent ces décors oniriques et deviennent elles-même des friandises...

will cotton

Ce n'est pas un hasard donc si l'artiste américain fait partie de la direction artistique de ce clip dirigé par Mathew Cullen...

Quand l'art contemporain s'immice dans la pop mainstream, elle en deviendrait presque comestible...

lundi 7 juin 2010

This is how you will disappear.

De Xasthur à Gisèle Vienne... Il n'y a qu'un pas (cf. t-shirt) !

this is how you will disappear
Jonathan Capdevielle et Jonathan Schatz, photo Dennis Cooper

Pour sa nouvelle création, Gisèle Vienne, entourée notamment de l'artiste (ancien Dumb Type) Shiro Takatani, semble proposer une exploration naturaliste de la forêt. Celle-ci, devenue personnage à part entière accueillera les déambulations de trois figures. L'ensemble sous-tendu par une approche symboliste sera tenu par la prose décadente de Dennis Cooper. Et bien sûr, Stephen O' Malley orchestre et "embrasse" le corps du mystère...

Une pièce peut-être entre une oeuvre de Ivan Chichkine et une autre de Theodor Kittelsen. Entre académisme flamboyant et mélancolie spirituelle... Ce n'est pas sans rappeler ceci.

ivan chishkin

kittelsen

A Avignon en juillet et à Paris en avril 2011 au centre G. Pompidou.

mercredi 2 juin 2010

Exit.

En mars dernier, Scott Conner annoncait via son blog l'arrêt définitif de son projet Xasthur, son dernier album Portal of Sorrow à peine sorti. Malefic, dont le pseudonyme sombrerait également dans le naufrage, dans une catharsis épique, invoquerait presque les pluies lacrimales. Si son univers si singulier nous invitait à un black metal low-fi inventif et intelligent, qualifié de "funeral doom", il est temps désormais de se rendre aux réelles funérailles d'un one-man band étonnant (c'est en écoutant Burzum qu'il décida de le suivre dans ce travail solitaire).

xasthur

A l'heure où la petite Louise, celle qui toute sa vie a tenté de déconstruire le père, disparaît, la dépression, combattue par l'une, célébrée par l'autre, perd ses metteurs en scène. La bile noir nous envahit... N'était-ce pas le souhait le plus cher de Malefic ?
Que reste-t-il désormais ? Des héritiers... pas sûr ! Des side-projects... certainement.

louise bourgeois

samedi 29 mai 2010

The alive is cult - part 2

(Si vous voulez voir, voire revoir, le clip Alive de Goldfrapp, il suffit de lire ci-dessous)

A vrai dire, ce qu'il y a de fascinant dans ce clip de Goldfrapp, c'est la notion de kitsch. Certes ABBA est kitsch, comme on vous le disait dans la "part 1", mais Cradle of Filth aussi est kitsch, et pas qu'un peu (et depuis le début) ! Il est la version populaire de l'art, du Black Art, qu'est le black metal originel, norvégien et descendant d'une culture supérieure, avant-gardiste. Il en est la version industrielle, de masse si l'on se réfère à l'article "Avant-garde et kitsch" de Clement Greenberg (1939)....

cradle of filth pieta kitsch goldfrapp alive

Alors oui, Goldfrapp joue sur le kitsch dans ce clip avec les reines de l'aérobic, la prêtresse disco et les danseurs déguisés en black metalleux de seconde zone. Mais il opère aussi un formidable renversement, permettant d'élever le kitsch au rang d'avant-garde (Jeff Koons-style). Car apporter le sang bleu paillette, les tentatrices diaboliques en collants et chaussettes de danse, rendre au pentagramme sa fonction de cercle magique permettant d'atteindre le sacré par la danse rituelle, transformer le chanteur chamanique (Dan Graham-style) en maîtresse de cérémonie orgiaque (Hermann Nitsch-style), faire de la Femme Symboliste vénéneuse la véritable instigatrice du danger et de la tentation (Gustave Moreau-style), c'est donner au kitsch la possibilité de se relire sous une interprétation de culture qui ne se limite pas à "copier les effets" de l'art mais en "imite les processus".

Seul regret, que la musique ne parvienne pas à renverser les codes et demeure dans un pastiche qu'à moitié assumé. Entre le kitsch et l'avant-garde, il n'y a pas grand chose d'intéressant. Beaucoup d'insignifiant. Même "Dieu vomit les tièdes", c'est dire.... Au moins David Lachapelle l'a bien compris.

david lachapelle pieta kitsch goldfrapp alive,david lachapelle pieta kitsch goldfrapp alive

The cult is alive - part 1

Le dernier clip de Goldfrapp "Alive" équivaut à la rencontre improbable de l'univers dejanté, burlesco-gothique de Cradle of Filth avec celui kitchissime de ABBA...



En art, certains ont déjà détourné la figure du musicien black metal... Brian Kennon (ci-dessous), Tony Garifalakis... entre autres.
brian kennon

Mais seul le site brutal fucking metal ose une satire du genre en rassemblant certaines des meilleures tentatives. Le second degré fait parfois du bien (sans pour autant en oublier la finesse... d'esprit !)

matt lingo
Matt Lingo pour fix magazine

mercredi 26 mai 2010

Portrait of an american family.

Alors que la fille, starlette de clip video (d'accord, c'était pour les collègues jurassiques) s'amuse et gratouille avec ses copines, la mère, en parfaite business woman (également créatrice d'une marque de vêtements), ne s'arrète plus et enchaine les expos et les performances !
On vous parlait de son exposition personnelle à la galerie Glenn Horwitz en avril dernier, voici "Performing Guzzling" à la galerie Kerry Schuss. Kim Gordon est inarrêtable... A 57 ans, l'idée d'une retraite est impensable !

On retrouve ses peintures lettristes dégoulinantes mais également des objets et installations. Mais l'innovation du mois est la première représentation de Bad Adult : un duo bruitiste qu'elle a mis sur pied avec son amie de longue date Jutta Koether. Le soir du vernissage, la performance "The Promise of Originality" fut, on s'en doute, très attendue !

kim gordon

Après Free Kitten, Harry Crews, un quartet éponyme, Mirror Dash (duo formé avec son compagnon Thurston Moore), voici donc Bad Adult...L'exploration sonore et sonique n'a pas de limite... Cela peu impressionner mais aussi fatiguer (le musicien ou l'auditeur ?). Alors que sur un site social se regroupent les filles revendiquant "quand je serai grande, je serai Kim Gordon", on se demande si c'est le souhait de la petite Coco... Joue-t-elle d'ailleurs encore dans son groupe : Lightbulb ? En tout cas, cela promet !

dinosaur jr