mardi 30 novembre 2010

Appetite for destruction.

Les fêtes approchant, la question du parfait cadeau se pose et les infinies recherches et quêtes du graal commencent...
Au rayon librairie, des ouvrages peu communs vous tentent peut-être comme ces livres de cuisine un peu particulier : The zombie cookbook mélangeant contes, poèmes et recettes, des plus jouissifs ! Ou peut-être serez-vous attiré par le non moins étrange Get Sick And Turn Blue Cookbook de M. E. Samonek dans lequel sont présentées les recettes les plus écoeurantes et les plus immondes possibles... On en salive déjà ! Ou enfin le relativement plus inquiétant The cannibal cookbook de Nicolas Castelaux.

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Aquatic Wall, Sun Yuan, 1998. Une petite suggestion d'accompagnement ?

Premier livre de cuisine du genre qui permet d'inviter ses amis pour le dîner (c'est-à-dire dans l'assiette). Sorti en septembre 2009, ce livre de recette singulier, qui aurait sans doute plu au groupe d'artistes japonais Cadavre, peut déranger et ce pour deux raisons : son contenu et son auteur. Si l'anthropophagie reste somme toute tabou, cet acte n'est pas répréhensible dans notre législation. Mais les (mé)faits cannibales survenant la plupart du temps à la suite de meurtres sont bien sur condamnés (cas récent en France, Nicolas Cocaign). On se demande dès lors quelle serait la pertinence et l'utilité d'un tel ouvrage.
Mais son auteur maitrise toute les subtilités de l'art nécrophage pour l'avoir fièrement pratiqué lui-même. Ce Nicolas Castelaux (nom d'emprunt on l'aura compris) se présente comme un peintre et écrivain, sataniste qui plus est. Collaborant depuis peu avec les éditions Camion Noir (intronisé par le non moins irrévérencieux Jean-Paul Bourre), il a sorti plusieurs ouvrages, notammant sur les Serial Killers ("Je tue donc je suis", "Richard Ramirez, le fils du diable", et bientôt sur Ted Bundy) son sujet de prédilection. Et pour cause, cet ancien prisonnier se découvre peu à peu, au fil des recherches sur la toile. En greffant à son nom quatre lettres anglicisantes, il croyait pouvoir se cacher derrière un "château". Accusé de profanations de sépultures (il recupérait des ossements humains pour faire des autels de bons goûts), condamné pour mutilations et actes de cannibalisme (il volait des membres dans des morgues pour son dîner), il fera 6 ans de prison (au lieu des 12 prévues). Durant ces années d'enfermement, il déploie un travail pictural et épistolaire centré sur les figures de grands meurtriers.

Ce vampire médiatique (figure mythique pour certain) a su faire (bon ?) usage de ses connaissances. On ne lui reprochera pas d'avoir réussi une reconversion même dans le soufre. Il garde malgré tout une aura malsaine et inquiétante qui lui permet sans doute d'être le mieux placé pour parler des serial killers (qui fascinent toujours autant, cf : les murderabilia). Ce Nicolas C. recherche un anonymat de surface mais jouit allegrement de son statut ambigu.
Mais on ne peut pas rester insensible à ce lourd passé qu'il traine et quelque chose nous retient à lire Mayhem & Burzum a feu et à sang (on comprendra son intérêt pour Oystein Aarseth qui partage son goût déviant pour la chair humaine). Quand le folklore dépasse la réalité, la folie devient acceptable et la cruauté humaine s'expose et s'explore... jusqu'à l'os !

mayhemetburzum

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