dimanche 22 janvier 2012

Music was my first love.

En 2012, la musique s'expose. Sa relation avec l'art n'est pas nouvelle mais son exploration toujours plus poussée nous permet de croire que celle-ci existe bien au-delà de sa présence sonore. Tour d'horizon et voyages à prévoir en ce début d'année pour s'immerger dans un tel corpus.


Dès le 20 janvier, direction Helsinki. Le Kiasma présente Thank you for the music. Une exposition de grande envergure mais qui ne présente pas forcément de nouveauté sur le sujet.

On s'intéresse ici aux émotions, à la façon dont la musique imprègne nos vies et comment une certaine nostalgie devient le point nodal de nombre d'oeuvres. La liste des artistes ne surprend guère, on retrouve les incontournables du genre : Candice Breitz, Graham Dolphin, Forsyth/Pollard, Pipilotti Rist. Mais la sélection laisse également une belle place aux artistes locaux. On se réjouit alors de pouvoir (re)voir l'excellent travail de Petri Ala-Maunus. Il y a également des surprises : un seul français, Fabien Giraud, l'intrigant Bojan Sarcevic, et la pertinente Sophie MacCorquodale.





Sophie MacCorquodale, Slayer Rules, 2005. Photo: Sanna Charles


Puis, direction les ÉtatsUnis pour découvrir l'étonnante exposition Black Thorns in the White Cube montrée à Kansas City puis en Mars à Chicago. Le commissariat confié à Amelia Ishmael et le logo au fameux Christophe Szpajdel, dévoile une sélection d'artistes dont les oeuvres questionnent les codes visuels du Black Metal. Aussi underground que puisse être ce mouvement musical, gageons qu'il permette à ces quelques artistes de trouver la lumière. Certains comme Terence Hannum ou Alexander Binder connaissent une notoriété grandissante, d'autres se découvrent aux yeux des américains comme Elodie Lesourd. Un catalogue sous forme de fanzine doit accompagner l'exposition, tout comme une projection vidéo permettant ainsi d'élargir le champs d'expérimentation. Une initiative que l'on s'étonne, et regrette, de ne pas voir s'exporter....


logo par Christophe Szpajdel


En France, il faudra se contenter des efforts du Frac Champagne-Ardenne avec les expositions à venir Musique des images et Paroles & Musiques dont la programmation ne surprendra guère, ou bien retrouver un peu de spontanéité et de fraîcheur avec l'exposition Welcome to my world au Lieu Unique à Nantes du mythique et inclassable Daniel Johnston.


Dessin de Daniel Johnston


La musique passionne mais il semble important d'approfondir la question des rapports entre ces deux univers. Aussi, on félicite a priori les projets plus spécifiques, plus pointus qui tentent d'analyser un genre particulier et ne se contentent pas d'en donner une vue globale. On s'impatiente alors de découvrir Altars of Madness en 2013 au Casino de Luxembourg.

mercredi 11 janvier 2012

Prediction du voyant Varg.

L'information se répand comme une traînée de poudre et fait le tour du monde en quelques secondes : Burzum sort un nouvel album en mai.
Chacun y va de sa dépréciation face à la généreuse production du "conte" mais quand on y pense, Varg Vikernes a toujours fonctionné de la sorte. Il nous a habitué à ce rythme soutenu. Souvenez-vous quand même des quatre premiers albums sortis en deux ans. De plus, l'absence de performances scéniques et de tournées permet une concentration plus accrue sur une production musicale.

Pochette annoncée du nouvel album

Ce Umskiptar titre du nouvel album inspiré du poème Völuspa tiré lui-même de l' Edda intrigue, c'est sûr. A commencer par sa pochette. Il s'agit en fait d'une oeuvre de l'artiste norvégien Thomas Fearnley intitulée Slindebirken de 1839. Après avoir utilisé la peinture Douleur d'amour de William Bouguereau pour Fallen, il se tourne désormais vers le romantisme national norvégien scellant ainsi son goût pour un art académique et classique.

Odin et la Völva , Loenz Frohlich, 1895

Il est cependant intéressant de se pencher sur ces artistes qui entre 1820 et 1860 ont glorifié au travers de la peinture de paysages leur culture, leurs traditions. Johan Christian Dahl, ami proche de Caspar David Friedrich fut l'un des premiers à consacrer une grande partie de son travail à la retranscription des paysages norvégiens. D'autres, comme Peter Balke ou Hans Gude, dédiaient davantage leur palette à la représentation de marines. Souvent métaphoriques, les oeuvres de ces artistes sont le reflet implicite de la mythologie. Ici, le bouleau fièrement enraciné dans sa colline serait une représentation de la Norvège elle-même... Il s'agirait d'un arbre géant célèbre et célébré, considéré comme saint qui aurait grandi sur une tertre funéraire mais qui fut arraché par une tempête en 1874. Il a été rapporté que cet arbre aurait été le centre d'attention de rites païens. J.C. Dahl et d'autres en ont également donné des représentations picturales. La peinture de Fearnley, elle, fut mise à l'honneur sur un timbre-poste en 1972...

Représentations du fameux bouleau par J.C. Dahl, Johannes Flintoe et Hans Leganger Reusch.

Varg Vikernes aime les traditions nordiques, ses mystères et sa force, nous en sommes plus que convaincus à la lecture de "Sorcery and Religion in ancient scandinavia", lecture qu'il conseille d'ailleurs pour comprendre son prochain Umskipatar. Il maîtrise les clés de tout un pan de la culture norvégienne et en cela nous ouvre bien des portes. A quand le timbre à l'effigie de Burzum ?