samedi 20 décembre 2008

Ratoo-oo-oon laveur : libère les chauve-souris.

Raccoo-oo-oon n'est sans doute pas le groupe américain le plus connu de la planète. Il n'empêche, dans la lignée créative des Animal Collective, Dirty Projectors ou Pyramids, Raccoo-oo-oon est un brillant représentant d'une musique conceptuellement intelligente. Leur dernier album sorti sur le très bon label suédois Release the bats est une vraie merveille. Pas de titre, pas de crédits, pas de noms de musiciens ou d'intitulés de chansons, pas même de code barre : autant dire que le tout est plutôt confidentiel. La pochette reprend la douceur mortifère du Dormeur du Val de Rimbaud et n'est pas sans rappeler la couverture de Med Sud I Eyrum Vid Spilum Endalaust de Sigur Ros signée Ryan McGinley. Le morceau d'ouverture est tout simplement dantesque, au sens premier du terme, vous emportant dans un tourbillon infernal pour une remontée fulgurante vers un paradis en sautant le purgatoire. Le reste est un parcours de nuit en forêt sans lumière, une expérience unique, terrifiante, reposante et excitante. Album limité à 1 000 exemplaires comme toutes les sorties du groupe, il vaut mieux ne pas tarder à partir à la chasse au Raccoo-oo-oon.....

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Pas le groupe américain le plus connu de la planète ? Certes... Mais le raton laveur le plus célèbre ? Oui, sans aucun doute !
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vendredi 28 novembre 2008

Can you see the difference? - 2

Parfois les reprises de pochette se font involontairement. C'est le cas des pochettes censurées qui deviennent des doubles monstrueuses d'elles-mêmes. Compréhensible, effarant, surprenant, risible, les cas de censures donnent toujours naissance à des créations étonnantes. Si certains s'en amusent (Liars encore et toujours, jouant sans doute les vierges effarouchées et incomprises), d'autres deviennent légendaires (l'incroyable butcher cover du Yesterday and Today des Beatles, rendues impeccables et couvrant l'horreur et l'ambivalence du plus démoniaque des groupes pop). D'autres enfin n'ont pas le choix (Cannibal Corpse, ou encore Deicide avec le retour du voile de la pudeur "da volterrien") : c'est le blackout total et sans appel. Ne cherchez plus les différences : il n'y a rien à voir.

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Apparemment, la société n'est pas encore prête... Liars, liars, liars..... la vraie, visible ici.
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Can you see the difference?

Les techniques d'appropriation diffèrent et les stratégies se complexifient. La reprise est une pratique commune à l'art et à la musique. Certains associent les deux en reprenant à leur compte des pochettes pré-existantes. Avec des volontés et des enjeux divers : la reprise historique (Zappa singeant la plus célèbre et peut-être plus retravaillée des pochettes de l'histoire du rock, celle du Sgt Pepper's Lonely Hearts Club Band des Beatles), la reprise historique à caractère revendicatif (Les Clash qui détruisent le premier album d'Elvis dans une tentative de meurtre du père "no Elvis, no Beatles, no Stones"...), la reprise mimétique (Boris qui rejoue à l'identique le Bryter Layter de Nick Drake), la reprise mimétique à un détail près (Liars vole le Strategies against Architecture d'Einsturzende Neubauten et met à mal les fondations de l'appartenance).... Les exemples sont nombreux et dénotent tous d'une opération qui s'attache tout autant à l'hommage qu'à la critique, entre amour et haine, initié et profane, communautarisme et individualisation. La reprise visuelle étonne et séduit tout autant que la reprise musicale, tant qu'elle est consciente et pertinente.... Vous en reprendrez bien un petit peu ?
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Apprendre les couleurs en s'amusant....

... un jeu Danger Mouse, un jeu intelligent !
Oui, si vous mélangez le noir du black album de Jay-Z avec le blanc du white album (éponyme) des Beatles, vous obtenez du gris, celui du grey album de Danger Mouse. Chant de Jay-Z remixé sur des samples des Beatles, c'est brillant et ça s'appelle du mashup. Certes Beatallica l'avait fait avec le black album de Metallica et les white album des Beatles, mais quand on voit le résultat, on se dit qu'associer deux univers contradictoires requiert tout de même une bonne dose de talent et de création personnelle... ce qui n'est semble-t-il pas donner à tout le monde.
Dans les albums noirs,n'oublions pas celui de Prince bien sûr.... Dire que tout est parti des Beatles, et que la palette depuis n'a cessé de s'agrandir : l'(excellentissime) brown album de Primus, le Pink album de Boris, l'arc-en-ciel de Weezer (la trilogie éponymes brillamment orchestrée) : blue album, green album, red album. Il y en a décidément pour tous les goûts : à vous de faire vos propres mélanges désormais....

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Merry Christmas at Chocolate Shop.

Les fêtes de Noël approchant, il est temps de se préparer aux festivités. Les américains de Low signent pour l'occasion un des plus beaux et des plus inquiétants clips de l'année. Le budget minimal n'empêche pas l'adéquation parfaite entre musique et image.... N'est-ce pas ce que l'on demande fondamentalement à un clip ?
L'interaction avec le spectateur, le questionnement des enfants, la peur qu'ils transmettent, l'ambivalence des sentiments qui les et nous parcoure est une réussite totale, digne des meilleures vidéos d'artistes.
La question que l'on pourrait se poser alors serait : Mais que voient-ils ; quel est donc ce Père Noël qui inquiète tant les enfants ? Paul McCarthy le délicat apporte un début de réponse...

Low - Santa's coming over :


Paul McCarthy :

lundi 20 octobre 2008

Do not store in a protective package.

Quoiqu'en pense ou insinue Christian Marclay, le disque ne peut se passer de pochette. Et pas uniquement dans un but pratique de protection. L'album censuré Nevermind the Bollocks des Sex Pistols ne se vendaient pas dans sa version emballée dans du papier blanc. Pourquoi ? Parce qu'il manquait ce qui a (aussi) fait la force de cet album, la mythique pochette de Jamie Reid.
De ce fait, on ne peut que rendre hommage à la salutaire exposition "Cover Record" à la Galerie Immanence à Paris du 4 octobre au 1er novembre. Décidant de revenir sur les liens unissant l'art et sa déclinaison graphique sur le support musical, l'exposition intègre autant les standards du genre que les sorties plus confidentielles des éditions d'artistes. Il n'en ressort que l'immense qualité artistique des créations et leur formidable interaction conceptuelle. Et l'oeuvre-pochette de Marclay sur "Record without a cover" n'en est qu'un formidable exemple....

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Christian Marclay - Record without a cover :
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L'histoire du Rock'n'Roll n'aura pas lieu.

Un des logos les plus emblématiques de l'histoire du rock'n'roll reprenant les lèvres les plus célèbres de l'histoire du rock'n'roll (disons des lèvres encore en activité). Le design est signé John Pasche et apparaît pour la première fois sur une des pochettes les plus connues de l'histoire du rock'n'roll (entre entités les plus charismatiques de l'histoire du rock'n'roll, on se comprend...). La fermeture éclair de Warhol fit beaucoup de bruits (pas qu'à l'ouverture...) et de mal aux vinyls, tant et si bien qu'il fallut la baisser légèrement afin de préserver l'intégrité du disque, quitte à empiéter sur la (relative) bienséance initiale.
Deux artistes, Nils Guadajin et Claire Trottignon, ont décidé de s'accaparer le "lips and tongue" pour le reproduire sur la pelouse du château de Chambord, pour une oeuvre intitulée "le concert des Rolling Stones n'aura pas lieu". Si l'hommage à Giraudoux paraît peu plausible, on songe plutôt aux publicités démesurées et à l'ampleur de manifestations débordant du simple cadre de la musique. S'il est intéressant de noter que les interactions patrimoine / art contemporain fleurissent actuellement comme les viola cornuta sur le Split-Rocker de Jeff Koons à Versailles, toute initiative de confrontation demeure toujours intéressante... Même s'il est dommage que les Stones n'ait pas décidé de finalement jouer à Chambord.

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Sticky Fingers, version espagnole - tellement plus soft.... :
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jeudi 18 septembre 2008

Thomas Lélu : What is this shit?

"What is this shit?". C'est avec cette phrase assassine que Greil Marcus débute sa chronique de l'album Self-portrait de Bob Dylan. La question ne se posait pas seulement à la charmante pochette auto-réalisée par le grand Zimmerman, mais à l'album dans son ensemble. C'est le cri de la déception, de la frustation liée à la redescente après des chef-d'oeuvres tels que Blonde on Blonde, Highway 61 revisited ou The Freewheelin'.
"What is this shit?", c'est la question que l'on se pose quand on voit les dernières pièces de Thomas Lélu. Après la série des After franchement brillante jusque dans son humour sous-tendue et un Manuel de la photo ratée dans la même lignée, on reçoit une sacrée douche froide. Les photos pornos peinturlurées ou les jeux de mots-ramucho (after Bigdil) du genre Air de Paris Hilton, Emmanuel Perrotintin au Congo.... ne sont pas dignes d'un artiste en qui on a pu fondé quelques espoirs salvateurs.
D'accord, Self-portrait est un double album, donc long dans sa fadeur, mais Dylan a su relever la barre après ça. Il faudrait donc voir à ce que cette période ne dure trop longtemps pour Thomas. La dernière pièce Untitled présentée chez Cosmic Galerie (impression superposant une oeuvre de McCarthy sur une de Lewitt) n'est franchement pas là pour nous rassurer.
Attention, M. Lélu. Vous risquez de ne jamais avoir droit à votre "Never Ending Tour".....
"Self-portrait", Bob Dylan :
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Thomas Lélu :
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lundi 15 septembre 2008

Mechanical Animals : le polyptyque de Manson.

Il y a 10 ans de cela, Marilyn Manson sortait la pierre angulaire de son triptyque. Mechanical Animals marquait la véritable révolution de Manson et affichait un réel goût de la provocation, bien plus pervers et profond que les attaques de front menées jusque là.
Conçu comme un dyptique, l'album est traité comme une oeuvre d'art pop. La longue liste des références visibles englobent notamment Warhol (comme toujours....), mais aussi Orlan, Vanessa Beecroft, Olaf Breuning, Matthew Barney ou Jean-Pierre Raynaud.... Le "Great Big White World" d'ouverture permet de s'immiscer dans la perspective aseptisée de la maison monacale de l'artiste français. Vouée à l'auto-destruction, les deux oeuvres se moirent dans leur décadence contenue.
Si le "Rock est mort" avec cet album, il est mort heureux....
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Jean-Pierre Raynaud :
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samedi 30 août 2008

"Soldats, du haut de ces Pyramids...

.... 40 ans de Rock vous contemplent". Effectivement, de l'album éponyme des Beatles à cet éponyme Pyramids, c'est toute l'histoire de la plus grande aventure musicale du siècle passé et présent qui est évoqué. Mais que l'on ne se méprenne pas. Ce Pyramids, comme son illustre aîné, ne ressemble à rien, enfin, à personne. Et c'est ce qui fait la marque des (très) grands disques. Pas de doutes possibles, ces Pyramids énigmatiques (rien ne filtrant sur leurs identités), sont très prometteurs. Pas pour déclencher une "Pyramids mania" certes, mais pour entrer dans le triangle très limité des groupes novateurs et fascinants.
En plus, ils ont eu le bon goût de prendre l'oeuvre "Study for earthwalker (caribou)" de Mr & Mrs Morison pour couverture. Ajoutons que même le disque bonus de remixes est bon.... C'est dire s'ils flirtent avec la perfection.
Restera désormais à confirmer et, si possible, être capable de mener à terme le style qu'ils ont sur créer.
Ah oui, et si la prochaine Pyramids pouvait être un peu plus haute, ce serait pas mal non plus. Parce que 31 mn, c'est bon, mais c'est trop rapide à escalader.... Et Dieu que la chute est brutale après !

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mercredi 20 août 2008

Peter Saville : power, corruption & lies.

Peter Saville, le mythique créateur de pochettes de disques (évoquer seulement le travail réalisé sur Joy Division suffit d'ailleurs à lui assurer une place au panthéon des maîtres absolus du graphisme musical....), a lancé une déclaration de guerre. Enfin disons qu'il a plutôt prononcé l'oraison funèbre de l'artwork contemporain : "L'art de la pochette d'album est mort. Nos mains sont tâchées d'un désastre social. Quand j'avais 15 ans, voir une illustration d'Andy Warhol sur un disque du Velvet Underground fut une révélation... C'était l'art de notre génération... Du vrai pop art."
Alors certes, il y a une réelle perte dans la qualité des pochettes de disque proposées ces dernières années, la faute à une multitude de facteurs allant de la dématérialisation de la musique à la chute du marché du disque, engendrant une frilosité et un repli, proche de l'instinct de survie, chez les maisons de disques. Il n'empêche, des pochettes magnifiques continuent d'émerger, venant de groupes connus (White chalk - Pj Harvey) ou plus confidentiels (Random Avenger - Magyar Posse), dignes même de Factory (Strawberry Jam - Animal Collective).
Les propos de Saville sont sans doute un cri d'alarme qui mérite d'être entendu, écouté et suivi, et D&G se pose dans une volonté de poursuivre cette innovation constante, réglant ses pas sur ceux de l'art et marchant dans les traces du label de Madchester. D'un autre côté, reprenant une citation désormais célèbre (issue d'une culture, disons, populaire) qu'adressa W.S. à M.D., la volonté est grande de lancer, à notre tour, à Peter Saville : "Ta gueule, l'ancien !".

Légendaires, on vous dit....
Power, corruption & lies - New Order, création PSA (front):
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(& back) :
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Always now - Section 25, création Saville & Grafica Industria :
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samedi 16 août 2008

A heavy nite with.... Louis XIV.

Sans commentaires....
Enfin si, deux justement :
1/ il paraît difficile à croire que les membres de Louis XIV (le groupe, pas le fan de Lully....), et plus encore leurs graphistes, ne connaissaient pas l'existence de l'excellentissime groupe de Jarvis Cocker....
2/ si vous n'avez plus d'idées : faîtes appel à nous....

P.S. : préférez toujours l'original....
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... à la copie.
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samedi 2 août 2008

Declerq / Hegarty : Art Snipers.

Les artistes aujourd'hui semblent délaisser les pinceaux pour des armes plus puissantes. Après le scotch vengeur d' Olivier Blanckart, Alain Declercq et Valerie Hegarty proposent des solutions, non moins radicales, mais plus concrètes.
Destruction créatrice, création destructrice, les deux oeuvres semblent se répondre dans leurs modes de fonctionnement et tendent toutes deux à des visions plus amples que la seule attaque de l'art.
Une affirmation politique et poétique sous-tend ses deux regards sur la place de l'art dans le monde contemporain et sur ce qu'il nous renvoie. La mise à mal du tableau réaffirme sa place sacralisée et les monstres qui en naissent ne cessent de nous interroger sur un climat guerrier qui infiltre toutes les couches de la société.
Notons cependant que si Declercq opte pour du 22 long rifle, Hegarty semble tirer avec un plus gros calibre. Ah, la démesure américaine...
Alain Declerq :
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Valerie Hegarty :
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vendredi 1 août 2008

EyE : la table de 11.

L'ennui avec les Boredoms, c'est qu'ils ne sont jamais ennuyeux.
D'excellents albums, une série de EPs absolument indispensables (Super Roots), des participations toujours réussies (Praxis, Painkiller, Naninani....), Yamatsuka Yamantaka Yamataka eYe Ey-) Eye, leader des Boredoms, cumule les succès (d'estime, rassurez-vous....).
Il décide le 8 août 2008 de donner, avec Boadrum 88, une suite à Boadrum 77. Soit une double performance de 88 batteurs jouant ensemble une de ses compositions à New-York (comme la 1ère) mais aussi à Los Angeles (une nouveauté) à.... 8h08 évidemment (original, mais à tendance monomaniaque tout de même....).
Un acte fort, impressionnant par sa technique, imposant dans le son de chaos maîtrisé qui s'en dégage. Dommage cependant que cela nous fasse (trop) fortement penser à Glenn Branca et à sa performance "Hallucination City - Symphony for 100 Guitars" de 2001.
Il n'empêche, Eye reste une référence artistique de premier plan dans l'univers musical. Un de ces précurseurs de génie qui vous font prendre conscience qu'une autre approche du rock est possible, un immortel en puissance : "Eye était dans la tombe....".
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Et dire qu'en plus, il a signé la pochette de "Midnite Vultures" de Beck.... :
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Sea, Sex and Beuys.

Hormis pour nos noires âmes romantiques du milieu du XIXe s., le soleil est généralement préféré à la pluie.... et à Reagan.
Quand un monstre de l'art tel que Beuys s'attaque à la politique américaine en 1982 avec "Sonne Statt Reagan", il fait sans doute plus de mal à la pop qu'aux relations internationales unissant l'Allemagne aux Etats-Unis.
Engagé acharné sur tous les fronts, Beuys poursuit ainsi sa diatribe contre l'hégémonie américaine. Un pays qu'il déclarait pourtant apprécier en 1974 : "I Like America and America Likes Me" (performance indépassable, relevant de la mythologie artistique, une sorte de "Sgt. Pepper" froid, un "Unknown Pleasure" visuel).... Rancunier, le coyote ?
Pourquoi avoir alors choisi la voie (et quelle voix !) de la musique pour propager son message ? La pop plus universelle que l'art ? Sûrement ! Plus efficace ? Peut-être pas....
Un morceau de bravoure en tout cas, époustouflant, surréel, dans lequel Beuys apparaît (presque) sous les traits d'un être humain comme les autres. De quoi vous en faire voir de toutes les couleurs.... et vous déboussoler un Eliasson.

Le premier des "disques du soleil et de l'acier" ?
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Sonne Statt Reagan :
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Sonne Statt Reagan (video) :

Sonne Statt Regen - Olafur Eliasson :
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mardi 22 juillet 2008

Arnaud Labelle-Rojoux : le syndrome de l'acteur - chanteur.

Le problème, si problème il y a, chez ALR (mais à l’air de quoi ?...) c’est qu’il est un bien trop brillant auteur. Alors oui, comment faire pour demeurer artiste quand on est aussi doué ? Non pas qu’il soit un artiste médiocre, bien au contraire. Ces oeuvres mélangent, dans un amalgame auquel nous n’oserions même pas penser, l’érudition la plus totale (trop parfois ?) à la fulgurance d’une réalisation plus proche de l’art brut que de Van Eyck. Comme un conceptuel type Kosuth qui s’acharnerait tant bien que mal à réaliser ses oeuvres, même si on lui dit que ce n’est pas foncièrement nécessaire.... Peu importe : ALR demeure un sujet scintillant, artiste littéraire, peintre pitre.
En France, on le sait, on ne pardonne pas toujours de vouloir jouer sur tous les registres, entamer toutes les partitions avec la même désinvolture. Acteur forcément doué, chanteur sans doute pas si mauvais....
ALR, une âme de rockeur sous le béret, est un américain travesti. Il est Arnaud Ramone, l’improbable Ramones intelligent, ou une sorte de Pere Ubu digne, un David Thomas devenu rigolo. En fait, il est sans doute le King (puisqu'il n'est pas mort....), et si vous vous demandez encore pourquoi, lisez « Elvis » (Sémiose éditions).
Malgré une reconnaissance pas toujours à sa hauteur, ALR continue pourtant à nous éduquer ; il reste sans doute pour tout cela le meilleur ami de l'homme : chienne de vie !...

Le Fou Dédoublé, "Sacré Kador", 2000
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Tribute to Elvis, 2002
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Mur (défense de lever la patte !)
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