mardi 27 juillet 2010

Herostratus (William Hunt) in Reykjavik.

Alors que la chasse à la baleine vient d'être ouverte en Islande, il se passe, à y regarder de plus près, bien d'autres choses étranges. Non, il ne s'agit pas ici de militantisme écologique, bien qu'il sera question d'environnement naturel et d'interaction avec l'homme.
Si l'été islandais est connu pour ne voir se coucher le soleil, il accueille cette année une expérience artistique intéressante : Villa Reykjavik. Transformer la baie des fumées en Chelsea new yorkais elfique est un défi intrigant. Un certain nombre de galeries invitées se sont prêtées au jeu curatorial autour d'évènements divers (performances, concerts...). Le 16 Juillet dernier, c'est l'artiste anglais William Hunt qui marqua les esprits avec sa performance poetico-scabbreuse.

Debout sur une échelle, ancrée tant bien que mal dans un océan à 11°c, au large d'Ægissíða, William Hunt armé de sa guitare, comme il le fait souvent dans ses performances burlesques, a mis le feu à celle-ci. S'immolant lui même, ce n'est qu'après quelques instants qu'il se jeta en mer, illustrant ainsi parfaitement la rangaine Youngienne "it's better to burn out than to fade away". Les photos de cette performance épique sont d'une grande beauté et traduise la volonté esthétique de l'artiste.

william hunt

Entre performance défiant les limites corporelles et spectacle esthétique questionnant le statut iconique du guitariste chanteur, les oeuvres de Hunt, toujours d'une grande prouesse, tant intellectuelle que physique, sont d'une poésie tendre sans pour autant négliger l'aspect analytique. Jouer de la guitare et chanter sous l'eau (Put your foot down), à l'envers (The impotence of radicalism in the face of all these extreme positions) ou le visage recouvert de crème (I Forgot Myself Looking at You) sont des actions simples, efficaces mais néanmoins pertinentes.

william hunt 2

Si son homonyme préraphaélite tentait par l'art de rétablir une certaine idée de la morale, notre jeune artiste lui, tout aussi romantique, vient ébranler, à coup d'accords de guitares les codes de celui-ci.

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