samedi 2 janvier 2010

Du refus comme oeuvre.

2010 est là et laisse entrevoir nombre de nouvelles perpectives. Alors que certains trépignent d'impatience de voir le dernier Scorsese, d'autres, plus rêveurs, attendent la coupe du monde et les plus desespérés comptent sur la fin du monde (si si en septembre !)...
Mais il y a aussi des micro-événements qui s'apprêtent à bousculer toute une microsphère... En effet, les milieux dits undergrounds aussi sont en attente. D'un renouveau ? D'un retour ?

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Pour ceux-là, Varg Vikernes, depuis sa sortie en mai dernier d'une part, mais surtout depuis décembre, est le centre de toutes les attentions. Le plus connu des vikings prépare depuis quelques temps déjà un nouvel album et sème çà et là des informations que viennent glaner chaque semaine ses fans et autres détracteurs... Certains l'attendent comme le messie, buvant chacune de ses paroles, d'autres guettent le moindre faux pas de la bête.
Dès l'annonce du titre du dit album, la controverse enfle. "Den Hvite Guden ", le "dieu blanc", laissait transparaitre à qui voulait bien le voir, quelques relents proche d'un certain darwinisme social... Le huitième album s'appelera finalement "Belus", d'après le nom d'une divinité solaire, et en sera le récit musical de sa vie, dont la mort serait le fondement de la naissance de l'Europe.
La pochette, quant à elle, a également connu quelques modifications... Sur le site burzum.org, le visuel s'est révélé en plusieurs étapes, nous laissant tremblant entre chaque nouvel essai. D'un ensemble inspiré de la statuaire grecque, on découvre finalement une vue de forêt noyée sous des rayons matinaux rasants. L'utilisation d'une photographie surprend tant Burzum nous avait habitué à recourir aux illustrations d'inspiration mythologique. Puis, la vue est passée en negatif ; les couleurs froides et mystérieuses laissant place à une ambiance spectrale. Le travail graphique est grossier et dénote d'un certain détachement quant à l'identité de ce nouvel opus.

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Enfin, le logo, lui aussi, s'est vu renaître de ses cendres. L'ancienne typo gothique simple mais efficace disparait au profit (?) d'une police toujours gothisante mais ornée de motifs floraux, un brin plus complexe. S'il est vrai que Burzum a connu plusieurs logos ( sur les démos notamment...), le changement brutal brouille encore une fois les pistes. Là où l'on tente de déchiffrer l'indéchiffrable, n'y a-t-il finalement pas que refus et déni d'identité ?

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Varg expliquait lui-même très bien sa volonté de ne pas suivre les tendances du black metal, notamment en choisissant une typo simple et dépouillée, il nous révèle maintenant son désir de voir renaître le groupe, de lui ofrir une nouvelle vie, un nouveau visage. La police choisie ici et récupérée sur un site de téléchargement gratuit montre bien le non intérêt pour la chose esthétique. Varg Vikernes s'est demarqué par sa volonté de ne pas être un suiveur mais il ne se veut pas non plus original. Il se moque aujourd'hui de faire ce qui, peut-être, a déjà été fait. Il est dans l'action. Une action du refus. Il est ce personnage intriguant et inquiétant dont le pouvoir persiste.
Burzum voudrait se définir par son essence et non par une quelconque incarnation visuelle. Burzum voudrait ne pas avoir besoin d'être Burzum pour exister.
La musique ne se voit pas mais s'entend, espérons pour cela que ce qu'il a à offrir aux oreilles du monde soit digne de ses espoirs...

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