lundi 14 novembre 2011

Ambarchi / Haino / O'Malley : Refuse / Resist / Rank.

"Disorder unleashed

Starting to burn

Starting to lynch

Silence means death

Stand on your feet

Inner fear

Your worst enemy"


La musique peut-elle constituer un acte de résistance ? La question n'est pas récente. Ni facile à trancher. On ne fera l'historique de la "Protest Song" ni de ses succès divers et variés…. On invitera plus simplement à aller découvrir la dernière exposition en date de Banks Violette chez Thaddaeus Ropac, Nine Patriotic Hymns for Children qui comporte non seulement un grand nombre de réponses mais, plus encore, éveille les questions les plus pertinentes sur le thème.



A vrai dire, c'est une chose d'écouter Bob Dylan, Born Against, Rage Against the Machine ou la Mano Negra, une autre de prendre une part active à l'opposition. Au quotidien, la bande-son de nos vies couvre le silence de notre mutisme face aux débordements en tous genres ; aux petites brimades répondent nos faiblesses gênées. Et le pire, car le plus fréquent, se produit sans doute au travail, face à une armée de petits chefs insignifiants.




Que se passe-t-il alors lorsque vous êtes musicien et que votre travail, en partie, consiste à monter sur une scène pour y promouvoir votre oeuvre ? Que se passe-t-il lorsqu'un petit chef débarque au milieu de votre boulot pour vous imposer sa méthode et ses horaires ?



Lumière salle public, lumière scène, avertissements hors scène, avertissements sur scène, coupure lumière scène totale, lumière salle totale. Dérisoires vexations proférées par la Gaité Lyrique, riche, donc puissante. A cela, Oren Ambarchi, Stephen O'Malley, mais surtout Keiji Haino ont répondu par une démonstration, simple et redoutable. Quelque chose entre l'homme de Tian'anmen et L.O.V.E. de Maurizio Cattelan. Ce que vous rêvez secrètement de faire tous les jours en face de votre patron, ils l'ont fait. Une guitare à la main, comme une arme et l'affirmation, définitive, que la musique est un acte de résistance.

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