jeudi 30 juin 2011

Anvil : dialectique de l'éternel forgeron.

La persévérance est une notion quasiment devenue désuète aujourd'hui, à l'ère de l'instantanéité, de l'immédiateté et du renouveau constant. Qu'en est-il du travail ascétique, du dévouement sacerdotal, de l'acharnement sincère à une cause ?
Certains pourtant consacrent leur vie à leur oeuvre sans relâche, ni hésitation. Ils poursuivent malgré tout un chemin qui pourrait les mener vers la providence. La grandeur de cet acte ne dépasse-t-il pas au fond l'oeuvre elle-même ?

Le groupe (déjà, ou en devenir) culte canadien Anvil force à ce sujet le respect. Une carrière de plus de 34 ans, 14 albums, un nombre incalculable de concerts et, malgré tout, une notoriété toujours à faire. Si la musique produite par ce groupe oscillant entre heavy, speed et trash metal a inspiré beaucoup d'autres groupes, la force principale de celui-ci est sa ténacité, sa pugnacité. Ce que le documentaire Anvil! The story of Anvil montre bien d'ailleurs. Il y est avant tout question d'amitié indéfectible, de considérer la musique comme sacrée et de s'y dévouer corps et âme. Si le film semble parfois trop romancé, il nous met face à la plus honnête et sincère posture de l'artisan musicien qui, par sacrifice et maintien infaillible d'un rêve, devient artiste majeur.



Le dernier album du groupe Juggernaut of Justice vient de paraître et ces forgerons de l'extrême seront sûrement sur votre chemin cet été... Ils semblent suivre la même carrière qu'Elaine Sturtevant qui connait enfin à ses 81 ans une ultime consécration en pouvant serrer contre elle un lion vénitien...

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