mardi 27 octobre 2009

General Patton vs. The X-ecutioners éphémères.

Le Louvre continue sa rédemption contemporaine en proposant cette fois un programme de performances, Ouvertures / Openings, en partenariat avec la Fiac. Le 24 octobre, c’est l’excellent artiste suisso-américain Christian Marclay qui était invité. Loin de ses brillantes dérives DJ-ratives, il endossait pour l’occasion l’élégant costume de chef-d’orchestre / compositeur conceptuel plus en rapport avec l’image du lieu.

Christian Marclay


La 1ère performance, Ephemera, jouait la carte de la virtuosité avec Steve Beresford au piano, transmutant les images visuelles de collages en forme de partitions de Marclay en images sonores. Une performance d’esprit néo-Fluxus mais qui laissait un certain nombre de portes interprétatives ouvertes.

La 2nde, Zoom Zoom, était, sur le papier, plus pertinente. Marclay, projetant des diapositives d’onomatopées extraites de la rue et de ses rejets commerciaux, se servait de la vocaliste Shelley Hirsch, comme d’un instrument doué d’intelligence. Le contrat, laissant libre cours à l’improvisation, était clair. Hirsch devait reproduire, réinterpréter selon sa volonté les sons visibles. Le lien à la 1ère performance se faisant ainsi de manière relativement évidente en renversant simplement les acteurs. Si l’aspect performatif interdisait toute forme de répétition qui aurait contraint le résultat final, on ne peut que regretter les limites de Shelley Hirsch dans cet exercice. Aussi peu franchement à l’aise dans sa réactivité que dans l’utilisation de ses pédales d’effets, Hirsch s’est noyée dans le flot ininterrompu d’images projetées, ne réussissant jamais réellement à dominer son sujet ni à rendre l’oeuvre vivante. Un dialogue image/son coupé, aussi décalé que dans l’oeuvre Up and Out du même Marclay (les images de Blow Up sur le son de Blow Out). Dommage.

Alors, une seule question vient à l’esprit : mais que faisait Mike Patton en cette nuit du 24 ? Cela ne lui disait vraiment pas de venir passer une Nuit au Musée ?
Et l’on se prend à rêver d’une reprise, voire mieux, que le groupe change de chanteur. Pour une fois que c’est le public qui le demande et ne le subit pas...

Christian marclay

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