"What is this shit?". C'est avec cette phrase assassine que Greil Marcus débute sa chronique de l'album
Self-portrait de Bob Dylan. La question ne se posait pas seulement à la charmante pochette auto-réalisée par le grand Zimmerman, mais à l'album dans son ensemble. C'est le cri de la déception, de la frustation liée à la redescente après des chef-d'oeuvres tels que
Blonde on Blonde, Highway 61 revisited ou
The Freewheelin'.
"What is this shit?", c'est la question que l'on se pose quand on voit les dernières pièces de Thomas Lélu. Après la série des
After franchement brillante jusque dans son humour sous-tendue et un
Manuel de la photo ratée dans la même lignée, on reçoit une sacrée douche froide. Les photos pornos peinturlurées ou les jeux de mots-ramucho (after Bigdil) du genre
Air de Paris Hilton, Emmanuel Perrotintin au Congo.... ne sont pas dignes d'un artiste en qui on a pu fondé quelques espoirs salvateurs.
D'accord,
Self-portrait est un double album, donc long dans sa fadeur, mais Dylan a su relever la barre après ça. Il faudrait donc voir à ce que cette période ne dure trop longtemps pour Thomas. La dernière pièce
Untitled présentée chez Cosmic Galerie (impression superposant une oeuvre de McCarthy sur une de Lewitt) n'est franchement pas là pour nous rassurer.
Attention, M. Lélu. Vous risquez de ne jamais avoir droit à votre "Never Ending Tour".....
"Self-portrait", Bob Dylan :

Thomas Lélu :