samedi 22 octobre 2011

FIAC : album review - 11.

Cette année la FIAC s'est voulue condensée, entière et sans compromis. Toutes les galeries, réunies dans un même lieu, ont suscité curiosité et inquiétude. Le Grand Palais est un édifice aux proportions gargantuesques mais le niveau inférieur, vite rempli par les plus prestigieuses, ne laisse guère de place aux orphelines du Louvre. Aussi, il aura fallu penser à quelques aménagements parfois malvenus pour accueillir les plus jeunes galeries. En dehors de ces conditions de monstration parfois médiocres, on se penche à nouveau sur les rares pièces cette année qui offrent à la musique une extension de son champ d'existence.

José Maria Sicilia, Champ de blé aux corbeaux, 2011
Guitare, amplificateur 100 x 33 cm
Chez Chantal Crousel

Avec son titre emprunté à Van Gogh, cette pièce entre simplicité et violence reste enigmatique dans le parcours plastique de son auteur, belle surprise...

Jim Lambie, Sonic Reducer, 2008
ciment, vinyls 35,5x35,5 cm
Chez Sadie Coles
Les petites pièces de Jim Lambie paraissent presque trop petites quand on connait l'extraordinaire puissance formelle et visuelle de son oeuvre. Cette sculpture semble presque abandonnée. Où sont les vibrations chromatiques et psychédéliques du sol qui habituellement illuminent ces oeuvres ? Quand le marché reprend ses droits sur l'esthétique pure....

Dave Muller
Acrylique sur papier
Chez Blum & Poe
Etrange écho à l'oeuvre de Jim Lambie, ces peintures de Dave Muller n'en finissent pas de déployer son incroyable collection de disques questionnant ainsi sa propre histoire mais également celle du spectateur. Fascinant !

Jorinde Voigt, Interhorizontal Nexus, 2010
Encre, crayon sur papier 258 cm x 208 cm
Chez Klosterfelde
De la musique à l'écriture de celle-ci... Voigt parvient avec ses grands dessins, et en recourant à l'abstraction, à accéder à une certaine beauté, celle qui est l'essence même de la musique.

David Renggli, Strippen fur piepen in dunkel, 2011
Metal, peinture 175 x 50 x50 cm
Chez Valentin
Cette sculpture surprenante et détonnante du suisse David Renggli, fidèle à son univers fantasque, perturbe nos repères habituels face à ces objets de notre quotidien devenus presque surréalistes.

Banks Violette, Lovesong for assholes, 2005
résine epoxy, sel, dimensions variables
Chez Rodolphe Janssen
Une oeuvre méconnue de Banks Violette dont le format intime surprend. Si la musique n'est pas explicitement le sujet de l'oeuvre, elle en est pourtant le fondement. Une grande poésie toute en discrétion... On vous en reparle vite.

Outre les restrictions que nous nous sommes imposées en matière de sélection, on se souviendra tout de même de quelques autres oeuvres : la cabanne de Marc Dion, Dichter de Martin Dammann, une magnifique peinture de Gardar Eide Einarsson, de belles pièces de Levine (le crâne de lynx par exemple), la magistrale et mystérieuse porte de Rondinone etc...

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