samedi 28 novembre 2009

Sasha Grey : Natacha Von Braun ?


A quoi sert la culture ?

Voilà une question que vous vous êtes sans doute souvent posée. A faire de vous une star du porno « hype », n’est sans doute pas la réponse que vous avez apporté le plus fréquemment. C’est pourtant bel et bien le cas pour Sasha Grey, actrice principale du dernier Steven Soderbergh (Girlfriend Experience) mais aussi d’autres productions plus indépendantes et confidentielles auparavant.
Alors que l’on vous expliquait récemment comment Lady Gaga est devenue un personnage pertinent, prescripteur, par le recours immodéré à des stratégies issues de l’art contemporain, un autre personnage sulfureux cherche à s’anoblir par la culture et à sortir de l’ombre envahissante.
Sasha Grey choisit une option différente de Lady Gaga, couverture médiatique réduite oblige. Elle, qui souhaitait à l'origine prendre Anna Karina comme pseudo, expose, en dehors de son corps (point partagé, dans une moindre mesure, par Lady Gaga), une connaissance quasi-encyclopédique, best-ofienne, de la culture underground internationale, toutes époques confondues, tous domaines épuisés : Faust, Throbbing Gristle, Sunn O))), Mayhem, Death from above 1979, Coil, NIN, Tool… pour la musique / Godard, Antonioni, Van Sant, Lynch, Corine, Clark, Bertolucci, Malle… pour le cinéma / Baudrillard, Nietzsche, Brecht, Burroughs, Sartre, Warhol… pour la littérature. On frôle franchement l’overdose. Alors, pourquoi une telle débauche, pourquoi un name-dropping à la limite de la caricature ? Pour sortir du porno la tête haute ? Même pas.

sasha grey art culture


A quoi sert la contre-culture ?

Sasha Grey qui se définit comme existentialiste, pornstar et artiste, ne souhaite pas, a priori, arrêter les films pour adulte. Elle ne peut décemment pas non plus mener une lutte perdue d’avance dans une Amérique puritaine pour un retour libre à la pornographie du type fin 1960’. Que cherche-t-elle à faire ?
A réhabiliter une contre-culture moribonde ? En réintégrant la pornographie dans le champ d’une sous-culture complexe, vénérée, influente, elle permet de créer un lien entre deux univers aux relations distendues. Mais permet-elle pour autant à chacune d’entre elle de tirer parti de ce rapprochement ?
Elle tente, plus sûrement, de se couvrir des ors d’une culture admirée par l’intelligentsia mondiale. Elle se place en modèle d’une culture sulfureuse, assumée, brillante. Diabolique sans doute aussi. Femme symboliste inquiétante. Elle démontre en tout état de cause une utilisation étonnante de son savoir, de ses goûts, de ses orientations. Elle aurait pu choisir d’opter pour le contre-pied, l’affichage d’une culture « classique » qui, de part son décalage, n’aurait sans doute pas permis l’obtention d’un blanc-seing (noir-seing ?) de ses pairs cachés ou oubliés. Elle n’aurait pas été crédible, étrangement. Alors que dans son choix, tout est si sciemment calculé, que tout passe avec un naturel déconcertant. Elle n’hésite pas à se poser en « performeuse », reprenant une idée mise en forme par Cosey Fanni Tutti (une influence évidente) au sein de COUM (Prostitution au ICA Arts Centre de Londres en 1976). Et pourquoi pas après tout ? On vous pardonne tous les excès si vous êtes capable de citer Klein, Rothko, Judd et Rauschenberg parmi vos artistes favoris…

coum prostitution sasha grey art culture

Et pour parfaire le tout et mettre la dernière touche à la panoplie, elle est guitariste / chanteuse (version minimalisante dans les deux cas) au sein du groupe Atelecine. Qui a osé dire qu’une œuvre de la série La Sainte Vierge de Kendell Geers ferait une très belle pochette ?...

kendell geers sasha grey art culture

jeudi 26 novembre 2009

Gagaïsme.

A force de nous répéter que l'année 2009 est celle de Lady Gaga, on finirait par le croire. Son succès inattendu et inespéré (après plusieurs tentatives) voit, au-delà de sa pop musique lisse et standardisée, l'emploi récurrent d'emprunts, de référents. Pratique commune de notre époque devenue complètement acquise et banalisée.
lady gaga

L'emprunt s'incarne chez elle dès la conception de son "personnage". Lady Gaga en référence au morceau Radio Gaga... Mercury est plus qu'une inspiration à ses yeux, au même titre que Bowie ou Grace Jones (puisqu'il faut bien citer une femme).
Mais, en parfaite "chef de projet marketing" warholien (elle a même lancé la Haus of Gaga), elle use et abuse du name dropping. Une façon d'intellectualiser la démarche sans doute... Mais dans une volonté toujours plus forte d'atteindre le produit parfait, elle côtoie le milieu de l'art contemporain, s'en inspire et finit par y être invitée.
Ses clips d'abord, notamment Bad Romance, illustrent assez bien l'influence de l'art sur son travail. On pense entre autres à Matthew Barney, David Lachapelle... et également Terence Koh. On entend d'ailleurs ça et là des rumeurs de collaboration entre ces deux derniers.
lady gaga

matthew barney

Mais c'est le 14 novembre dernier que cette relation se concrétise. L'artiste Franscesco Vezzoli, remarqué avec son oeuvre Greed mêlant luxe, cinéma et art contemporain, présente une performance menée par la Lady lors de la soirée organisée pour célébrer les 30 ans du Moca de Los Angeles. Ballets Russes Italian Style (the shortest musical you will never see again) a bien entendu fait grand bruit. BolchoÏ et pop musique se marient dans les nimbes de Gehry et Prada aux sons d'un piano Steinway customisé par Damien Hirst et au milieu... Lady Gaga. La pop icône (et oui, déjà) est-elle dès lors utilisée comme un objet ou sa présence seule au sein de l'oeuvre de Vezzoli, comme pouvait l'être celle de Nathalie Portman, dessine le concept ? Peu importe, Lady Gaga a atteint la High Culture. Elle fait désormais appel à Hedi Slimane pour la réalisation de la pochette de son dernier single... et enfin, c'est Araki qui, pour un numéro du Vogue Japan photographie la chanteuse... Elle devient alors elle-même l'oeuvre d'art.
Finalement, il est assez difficile aujourd'hui de savoir qui a besoin de qui. Elle avait besoin des autres pour exister mais fait à son tour exister les autres... Gaga n'est pas encore Dada mais tente par l'extravagance et la provocation de s'inscrire dans l'histoire... On verra bien.

terence koh
ladygaga

mardi 17 novembre 2009

Running to the edge of the world... and falling.

Le dernier clip de Marilyn Manson, Running to the edge of the world, commence comme une performance. Bien parti pour être un exemple frappant de détermination critique et de positionnement (post)-punk, il finit par voir rouge et fait passer de Marilyn à Manson. Le long plan séquence d'ouverture évoque 2 précédents mythiques. Le 1er est dans l'allusion subtile de l'utilisation du rideau de chambre d'hôtel comme renvoi au voile de mariée le couvrant déjà dans le clip de Sweet Dreams. Simple clin d'oeil ou signe pour initiés, le travail sur le voile est de toute façon une métaphore qui parcoure l'oeuvre de Manson. Le 2nd est le clip No Surprises de Radiohead. Thom Yorke, concurrent direct du regard perturbateur et perturbé de Manson, se noie sous l'oeil a-sentimental de la caméra (où le spectateur devient une sorte d'Hall 9000). Tête à tête sur la surface de l'image. Manson touchait au but. Seulement voilà, lui, il aime bien quand il y en a, des surprises. Et le scénario se met en place. VIolence, sexe, fantasme inassouvi alors qu'il avait dans ses gants noirs et sa chemise / cravate la possibilité de renverser les codes, de bouleverser jusqu'à ses propres limites. Un sacrifice de l'esthétique que l'on peut voir comme un sacrifice de lui-même, préférant assumer son rôle jusqu'au bout, dans le sang rédempteur du blasphème. Peut-être est-ce cela, finalement, être rock : s'affirmer, jusqu'à la fin, dans une liberté contraignante et voulue. Quelle meilleure illustration de cette acception, dans le face caméra, que le Art Make-Up de Nauman et sa réappropriation rock et forcenée par Forsyth et Pollard dans Kiss my Nauman ?

Marilyn Manson - Running to the edge of the world :


Marilyn Manson - Sweet Dreams :



Radiohead - No surprises :



Bruce Nauman - Art Make-Up :


Iain Forsyth & Jane Pollard - Kiss my Nauman :

Go away white : chef-d'oeuvre en péril.

Bauhaus est l'un des groupes de rock les plus pertinents et influents de l'histoire. C'est une chose entendue.
La reprise, à l'identique, du nom et du logo d'un mouvement architectural allemand du début du siècle passé n'est pas neutre. Evidemment. Le Bauhaus voulait lier l'art et la vie. Bauhaus reliera l'art et la mort. L'attitude post-moderniste (encore de l'architecture...) de détournement est un acte signifiant, une prise sur le réel. Bauhaus impose sa vision. 4 albums légendaires en 4 ans plus tard, le groupe anglais se sépare. Fulgurant groupe à l'esthétique, obligatoirement serait-on tentés de dire, profonde, Bauhaus a été une parenthèse fantasmagorique. Il serait d'ailleurs édifiant de faire une compilation de tous les visuels utilisés, à commencer par les pochettes, pour se rendre compte de l'impact démesuré et la cohérence magique d'une oeuvre dans l'oeuvre...

bauhaus go away white robert ryman

bauhaus go away white robert ryman

Mais voilà que sort, 25 ans après, un nouvel album : Go away white. Un manifeste.
S'il n'est pas lieu d'évoquer la crise nostalgique qui a poussé à déterrer et reformer à peu près tous les groupes séparés des 30 dernières années (du moins, tous ceux qui étaient déterrables.... légalement), il n'est pas non plus lieu de passer sous silence le retour des maîtres... du Bauhaus. Go away white : un chant du "signe" ? Assurément. Mais ce qui révèle de la magie (blanche ? noire ?), c'est le miracle par lequel Bauhaus arrive à faire un album qui paraît être la continuité parfaite de Burning from the inside, sans sonner une seule seconde comme s'il sortait en 1985. Comme si le temps s'était coupé pour eux et les avait ressuscités (undead....comme Bela) en parfaite harmonie avec leur époque. Ou est-ce juste la preuve qu'un être éternel est nécessairement intemporel et tel un vampire, s'adapte à son temps au-delà du temps ? Le style est unique et s'enfile comme une seconde peau. Sobre et efficace, mesuré et aventureux, décadent et effilé. Les membres de Bauhaus ne sont pas jeunes, ils ne le prétendent pas. Mais ils ont cette élégance anglaise, ce décalage dandy, qui les rend intouchables. Go away white est un chef-d'oeuvre oublié, poussiéreux, évanescent, déjà incompris, futur culte. Une démonstration de précision, d'incision, de minimalisme brillant, de profondeur bouleversant la surface blanche : comme un Robert Ryman, intense et absolu. Imparablement.

bauhaus go away white robert ryman

bauhaus go away white robert ryman

lundi 16 novembre 2009

Persuasive (re)percussion.

Dans la création, il faut parfois chercher très loin, pour extirper d'un marasme d'information, le référent évident et efficace. A force de creuser, on déniche, sous des couches de trivialité, le monument pointu, underground et quasiment indéchiffrable (à part par les experts du genre). Cette volonté de vouloir révéler le pouvoir esthétique ou conceptuel du réfèrent parfait naît d'une exigence aiguë dans la réalisation d'une oeuvre. La question n'est pas tant de savoir d'où vient le référent mais plutôt de ce que l'on en fait.
julian dashper

Dans l'exposition personnelle posthume de l'artiste neo-zélandais Julian Dashper (dont on vous parlait ici) à la Sue Crockford Gallery, une pièce particulièrement se dégage. Il s'agit de "Untitled (Persuasive Percussion)". Une pochette de disque dont l'encadrement reprend la forme des oeuvres peintes présentées. Il s'agit de l'album Persuasive Percussion de Terry Snyders and the All Stars (sans oublier la présence d'Enoch Light) sorti en 1959 sur le label Command Records, dont la pochette est une des premières à être dépliante (gatefold cover). Entre easy listening et space pop, la musique se démarque surtout par l'emploi de technologies avancées. On suggérait même de passer ce disque pour tester sa stéréo...
persuasive percussion,terry snyders,dashper

Mais ce qui intéressa sûrement davantage Dashper, c'est sa pochette abstraite. Reprenant une oeuvre du génie bauhausien Josef Albers, le support visuel du disque prône l'utilisation rythmique et méthodique du point. Récupérant le potentiel abstrait et esthétique de cette oeuvre au travers de la musique, Dashper parvient à tisser un réseau de référence incroyable, et impose une réflexion conceptuelle basée sur le ready made, le détachement et l'idée.
Si le point dans l'art contemporain est assez commun (Kusama, Hirst...), ce travail de Josef Albers (même s'il n'est pas le plus symbolique de son oeuvre) rappelle étrangement celui du néanmoins bon artiste Scott King et ses incontournables oeuvres schématiques. Celui ci utilise le point comme représentant une personne et recrée la masse du public venu assisté à des concerts mythiques. Il a probablement insufflé à l'oeuvre d'Albers, une chaleur rock. King et Dashper font partis de ces artistes intelligents qui réveillent et questionnent en même temps leurs ancêtres dans des oeuvres toujours plus brillantes. La répercussion du passé est avec eux toujours plus persuasives.

scott king

dimanche 15 novembre 2009

Loin d'être une annus horribilis.

Chez les ursidés, du panda ou du grizzly, on préfère le premier. Elégant, rare et singulier le "panda bear" est la pureté expérimentale même. Le "grizzly bear" a bien des armes. Sa force, son énergie imposent fascination et respect. Par sa musique certes, mais aussi par son univers visuel savamment travaillé.

grizzly bear

Même si le grizzly est d'ordinaire un animal plutôt solitaire, Grizzly Bear sait bien s'entourer. Pour leur dernier album, Veckatimest, aux accents de folk expérimental, ils convient ou plutôt utilisent l'œuvre de William J. O'Brien. Cet artiste américain de 34 ans possède un travail protéiforme, mêlant abstraction psychédélique et foisonnement lyrique. Passant de l'ordre au chaos, le pouvoir esthétique de son œuvre s'associe parfaitement aux sons des électriques "warpiens". De l'artwork de l'album à celui des singles, tout sera sous l'effigie O'Brien. Sa galeriste Marianne Boesky pourra se réjouir de voir ce travail se déployer à grande échelle grâce à la musique.

william j o brien,grizzly bear

Parlant de galeriste, les Grizzly Bear en seraient presque... Leur site très "arty" ressemble à la page d'accueil d'une jeune galerie branchée. Leur œil de "curator" ne s'arrête pas là. Pour leur dernier clip, ils ont fait appel à la jeune artiste Allison Schulnick. Tout comme son prédécesseur, son travail est dense et pluridisciplinaire. Influencée par Guston, son univers à la fois enfantin et sombre met en scène des personnages empâtés, grimés par des couches superposées de peinture, ils déambulent entre désespoir et mélancolie. Sortis d'un conte de fée ou inspirés par le folklore, ces êtres étranges rappellent dangereusement le monde naïf de Marlène Mocquet. Mais au service de la mise en image du morceau "Ready, Able", ses clowns errants, chats et autres squelettes deviennent puissants et énigmatiques.

allyson schulnick,grizzly bear,schulnick

Même si le grizzly est la version "horribilis" de l'ours brun, on l'adopte volontiers. Et Grizzly Bear, par ses rencontres riches et porteuses de sens (comme dernièrement Skull Defekts et Fredrik Soderberg, mais on vous en reparlera), viennent démentir l'expression "ours mal léché"...

jeudi 5 novembre 2009

Réflexions sur l’imitation des œuvres grecques dans la peinture et la sculpture... et la musique.

« Noble simplicité et grandeur sereine ».
Alors que J.J. Winckelmann redonnait à l’Occident, par une formule magique, le goût pour l’antique, ce sont les Bat for Lashes qui désormais reprennent le flambeau. C’est dans l’équilibre, la justesse et la mesure que le groupe sculpte ses concerts. La démonstration Olympienne à Paris le 4 novembre fut éclatante. Car Bat for Lashes n’a pas oublié que la statuaire grecque n’était pas de blancheur immaculée mais originellement débordante de couleurs. Alors, Natasha Khan, dans une admirable tension maîtrisée, joue sur l’harmonie des parties. Fascinante utilisation du son où simplicité, précision et efficacité deviennent servantes d’une construction admirablement pensée. Leur reprocher la trop grande maîtrise et le manque de folie dans l’implacabilité de l’interprétation, ce serait comme ne pas voir la démesure et l’audace de Phidias ou Praxitèle. C’est justement par le balancement des extrêmes, pour la perfection de la mesure, qui fait des Bat for Lashes un groupe majestueux.

bat for lashes

Murder is my future.

Pourquoi faut-il que les fans de Slayer soient de gros bourrins ? Pourquoi les fans de Slayer doivent-ils, ontologiquement, être de gros bourrins ? Les fans de Slayer sont-ils forcément de gros bourrins ? Pas si l’on en croit l’exemple imposé, et défendu, par Claude Lévêque.
Pas si l’on écoute Slayer, tout simplement...

jorg immendorf deadline slayer world painted blood,jorg immendorff

Au moment où sort World Painted Blood, leur 10ème album, le groupe californien fait une éclatante démonstration de son intelligence musicale. Peu importe que le genre soit décrié, caricaturé, raillé ou adulé, Slayer est un maître. un Maître Ancien même. Et si vous trouvez que la démonstration, passant par l’écoute attentive des 9 premiers albums du groupe qui, bien que brefs, vous paraît quelque peu indigeste, vous pouvez toujours vous contenter de jeter une oreille sur la chanson World Painted Blood, ouvrant cet album éponyme. Tout est là. Pas comme un résumé ou un best-of du savoir-faire (savoir-être) de Slayer, mais comme l’explication de la quintessence du groupe et de son incroyable puissance créatrice. Novateur ou non, qui s’en soucie désormais ? Car rentrer dans Slayer, c’est comme pénétrer dans la dernière salle de l’exposition Deadline (dont on vous parlait déjà ici), consacrée au peintre allemand Jörg Immendorff. On y entre dans la mort, écrasé par l’immensité. Du silence au bruit. Une mort attendue, maîtrisée, orchestrée dans les deux cas. Non pas le calme avant la tempête mais la tempête avant le calme. Le jeu sur les rythmes, la composition éclairant les textures, les découpes extrêmes de précision, tout annonce, chez Immendorff comme chez Slayer, un déferlement, une danse de mort, une danse macabre emplie de vie, célébrant cette vie, volonté de puissance. Et peu importe, dès lors, le futur : c’est l’immortalité qui les attend.

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