Pourquoi faut-il que les fans de Slayer soient de gros bourrins ? Pourquoi les fans de Slayer doivent-ils, ontologiquement, être de gros bourrins ? Les fans de Slayer sont-ils forcément de gros bourrins ? Pas si l’on en croit l’exemple imposé, et défendu, par Claude Lévêque.
Pas si l’on écoute Slayer, tout simplement...
Au moment où sort World Painted Blood, leur 10ème album, le groupe californien fait une éclatante démonstration de son intelligence musicale. Peu importe que le genre soit décrié, caricaturé, raillé ou adulé, Slayer est un maître. un Maître Ancien même. Et si vous trouvez que la démonstration, passant par l’écoute attentive des 9 premiers albums du groupe qui, bien que brefs, vous paraît quelque peu indigeste, vous pouvez toujours vous contenter de jeter une oreille sur la chanson World Painted Blood, ouvrant cet album éponyme. Tout est là. Pas comme un résumé ou un best-of du savoir-faire (savoir-être) de Slayer, mais comme l’explication de la quintessence du groupe et de son incroyable puissance créatrice. Novateur ou non, qui s’en soucie désormais ? Car rentrer dans Slayer, c’est comme pénétrer dans la dernière salle de l’exposition Deadline (dont on vous parlait déjà ici), consacrée au peintre allemand Jörg Immendorff. On y entre dans la mort, écrasé par l’immensité. Du silence au bruit. Une mort attendue, maîtrisée, orchestrée dans les deux cas. Non pas le calme avant la tempête mais la tempête avant le calme. Le jeu sur les rythmes, la composition éclairant les textures, les découpes extrêmes de précision, tout annonce, chez Immendorff comme chez Slayer, un déferlement, une danse de mort, une danse macabre emplie de vie, célébrant cette vie, volonté de puissance. Et peu importe, dès lors, le futur : c’est l’immortalité qui les attend.
jeudi 5 novembre 2009
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