mardi 17 novembre 2009

Running to the edge of the world... and falling.

Le dernier clip de Marilyn Manson, Running to the edge of the world, commence comme une performance. Bien parti pour être un exemple frappant de détermination critique et de positionnement (post)-punk, il finit par voir rouge et fait passer de Marilyn à Manson. Le long plan séquence d'ouverture évoque 2 précédents mythiques. Le 1er est dans l'allusion subtile de l'utilisation du rideau de chambre d'hôtel comme renvoi au voile de mariée le couvrant déjà dans le clip de Sweet Dreams. Simple clin d'oeil ou signe pour initiés, le travail sur le voile est de toute façon une métaphore qui parcoure l'oeuvre de Manson. Le 2nd est le clip No Surprises de Radiohead. Thom Yorke, concurrent direct du regard perturbateur et perturbé de Manson, se noie sous l'oeil a-sentimental de la caméra (où le spectateur devient une sorte d'Hall 9000). Tête à tête sur la surface de l'image. Manson touchait au but. Seulement voilà, lui, il aime bien quand il y en a, des surprises. Et le scénario se met en place. VIolence, sexe, fantasme inassouvi alors qu'il avait dans ses gants noirs et sa chemise / cravate la possibilité de renverser les codes, de bouleverser jusqu'à ses propres limites. Un sacrifice de l'esthétique que l'on peut voir comme un sacrifice de lui-même, préférant assumer son rôle jusqu'au bout, dans le sang rédempteur du blasphème. Peut-être est-ce cela, finalement, être rock : s'affirmer, jusqu'à la fin, dans une liberté contraignante et voulue. Quelle meilleure illustration de cette acception, dans le face caméra, que le Art Make-Up de Nauman et sa réappropriation rock et forcenée par Forsyth et Pollard dans Kiss my Nauman ?

Marilyn Manson - Running to the edge of the world :


Marilyn Manson - Sweet Dreams :



Radiohead - No surprises :



Bruce Nauman - Art Make-Up :


Iain Forsyth & Jane Pollard - Kiss my Nauman :

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