Chez les ursidés, du panda ou du grizzly, on préfère le premier. Elégant, rare et singulier le "panda bear" est la pureté expérimentale même. Le "grizzly bear" a bien des armes. Sa force, son énergie imposent fascination et respect. Par sa musique certes, mais aussi par son univers visuel savamment travaillé.
Même si le grizzly est d'ordinaire un animal plutôt solitaire, Grizzly Bear sait bien s'entourer. Pour leur dernier album, Veckatimest, aux accents de folk expérimental, ils convient ou plutôt utilisent l'œuvre de William J. O'Brien. Cet artiste américain de 34 ans possède un travail protéiforme, mêlant abstraction psychédélique et foisonnement lyrique. Passant de l'ordre au chaos, le pouvoir esthétique de son œuvre s'associe parfaitement aux sons des électriques "warpiens". De l'artwork de l'album à celui des singles, tout sera sous l'effigie O'Brien. Sa galeriste Marianne Boesky pourra se réjouir de voir ce travail se déployer à grande échelle grâce à la musique.
Parlant de galeriste, les Grizzly Bear en seraient presque... Leur site très "arty" ressemble à la page d'accueil d'une jeune galerie branchée. Leur œil de "curator" ne s'arrête pas là. Pour leur dernier clip, ils ont fait appel à la jeune artiste Allison Schulnick. Tout comme son prédécesseur, son travail est dense et pluridisciplinaire. Influencée par Guston, son univers à la fois enfantin et sombre met en scène des personnages empâtés, grimés par des couches superposées de peinture, ils déambulent entre désespoir et mélancolie. Sortis d'un conte de fée ou inspirés par le folklore, ces êtres étranges rappellent dangereusement le monde naïf de Marlène Mocquet. Mais au service de la mise en image du morceau "Ready, Able", ses clowns errants, chats et autres squelettes deviennent puissants et énigmatiques.
Même si le grizzly est la version "horribilis" de l'ours brun, on l'adopte volontiers. Et Grizzly Bear, par ses rencontres riches et porteuses de sens (comme dernièrement Skull Defekts et Fredrik Soderberg, mais on vous en reparlera), viennent démentir l'expression "ours mal léché"...
dimanche 15 novembre 2009
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1 commentaire:
merci peugeot pour la popularisation du groupe...
mais Grizzly Bear ne semblent pas avoir eu besoin d'eux pour marcher...
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