Bauhaus est l'un des groupes de rock les plus pertinents et influents de l'histoire. C'est une chose entendue.
La reprise, à l'identique, du nom et du logo d'un mouvement architectural allemand du début du siècle passé n'est pas neutre. Evidemment. Le Bauhaus voulait lier l'art et la vie. Bauhaus reliera l'art et la mort. L'attitude post-moderniste (encore de l'architecture...) de détournement est un acte signifiant, une prise sur le réel. Bauhaus impose sa vision. 4 albums légendaires en 4 ans plus tard, le groupe anglais se sépare. Fulgurant groupe à l'esthétique, obligatoirement serait-on tentés de dire, profonde, Bauhaus a été une parenthèse fantasmagorique. Il serait d'ailleurs édifiant de faire une compilation de tous les visuels utilisés, à commencer par les pochettes, pour se rendre compte de l'impact démesuré et la cohérence magique d'une oeuvre dans l'oeuvre...
Mais voilà que sort, 25 ans après, un nouvel album : Go away white. Un manifeste.
S'il n'est pas lieu d'évoquer la crise nostalgique qui a poussé à déterrer et reformer à peu près tous les groupes séparés des 30 dernières années (du moins, tous ceux qui étaient déterrables.... légalement), il n'est pas non plus lieu de passer sous silence le retour des maîtres... du Bauhaus. Go away white : un chant du "signe" ? Assurément. Mais ce qui révèle de la magie (blanche ? noire ?), c'est le miracle par lequel Bauhaus arrive à faire un album qui paraît être la continuité parfaite de Burning from the inside, sans sonner une seule seconde comme s'il sortait en 1985. Comme si le temps s'était coupé pour eux et les avait ressuscités (undead....comme Bela) en parfaite harmonie avec leur époque. Ou est-ce juste la preuve qu'un être éternel est nécessairement intemporel et tel un vampire, s'adapte à son temps au-delà du temps ? Le style est unique et s'enfile comme une seconde peau. Sobre et efficace, mesuré et aventureux, décadent et effilé. Les membres de Bauhaus ne sont pas jeunes, ils ne le prétendent pas. Mais ils ont cette élégance anglaise, ce décalage dandy, qui les rend intouchables. Go away white est un chef-d'oeuvre oublié, poussiéreux, évanescent, déjà incompris, futur culte. Une démonstration de précision, d'incision, de minimalisme brillant, de profondeur bouleversant la surface blanche : comme un Robert Ryman, intense et absolu. Imparablement.
mardi 17 novembre 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
un an et demi après .... Un compte rendu et un hommage à la hauteur du groupe qui nous offre ce testament...
Dès sa sortie, cet album était déjà culte...
Enregistrer un commentaire