Il pensait que le batteur était le musicien en retrait, en arrière plan. Il considérait la batterie comme métaphore de son pays : la Nouvelle Zelande.
En admirateur de Donald Judd dont il collectionnait quasiment toute la bibliographie, Julian Dashper incarne le minimal pop. Il questionnait dans son travail l'art, son histoire et son statut en le télescopant à la culture populaire. Ce qui le rendait voyant, visionnaire et percutant. Sa dernière pièce est la plus minimale et s'incarne dans la disparition. Des larmes rouges cadmium couleront sur nos oeuvres.
C'est le Big Bang... On vient de perdre le leader du groupe.
Ses quelques fans sont éplorés, les autres vont se prendre de plein fouet son art qui deviendra incontournable.
vendredi 31 juillet 2009
lundi 27 juillet 2009
Claude Lévêque : L'Ange Schluss.
"A un moment donné, je suis allé à la fenêtre et je l'ai ouverte : le vent faisait un bruit violent et l'orage s'approchait. Dans la rue, juste devant moi, il y avait une très longue banderole noire. Elle avait bien huit ou dix mètres de long. Le vent avait à moitié décroché la hampe : elle avait l'air de battre de l'aile. Elle ne tombait pas : elle claquait dans le vent avec un grand bruit à hauteur du toit; elle se déroulait en prenant des formes tourmentées : comme un ruisseau d'encre qui aurait coulé dans les nuages".
Troublante la similitude entre cet extrait du roman Le Bleu du Ciel de Georges Bataille et la dernière installation de Claude Lévêque Le Grand Soir à Venise. Les titres des oeuvres pourraient d'ailleurs être quasiment échangées dans un renversement poétique dont les deux sont coutumiers....
Si Bataille traite de l'assassinat d'Engelbert Dollfuss, celui-ci est un personnage on ne peut plus sujet possible des débordements de Lévêque (pour peu qu'il revendique une acception politique de son travail). Un homme extrêmement petit rêvant de grandeur, fasciste reconnu héros par son opposition au nazisme (!), les antagonismes se métamorphoseraient sûrement en morceaux de poésie du réel dans les mains du créateur du Arbeit Macht Frei en 1992....
Troublante la similitude entre cet extrait du roman Le Bleu du Ciel de Georges Bataille et la dernière installation de Claude Lévêque Le Grand Soir à Venise. Les titres des oeuvres pourraient d'ailleurs être quasiment échangées dans un renversement poétique dont les deux sont coutumiers....
Si Bataille traite de l'assassinat d'Engelbert Dollfuss, celui-ci est un personnage on ne peut plus sujet possible des débordements de Lévêque (pour peu qu'il revendique une acception politique de son travail). Un homme extrêmement petit rêvant de grandeur, fasciste reconnu héros par son opposition au nazisme (!), les antagonismes se métamorphoseraient sûrement en morceaux de poésie du réel dans les mains du créateur du Arbeit Macht Frei en 1992....
dimanche 26 juillet 2009
Vikings post-modernes.
Ils explorent le monde pour en tirer la substantifique moelle. Ils combattent leurs propres démons et terrassent leurs ennemis. Téméraires et visionnaires, ils bravent les interdits. Ils défient les dieux et jouissent impunément de leur liberté intellectuelle. Ce sont des hommes dangereux parce que trop ancrés dans un réel que l'on voudrait masquer. Capables du pire, ils sombrent dans les tréfonds de l'âme et côtoient l'infamie, l'obsession et le mal.
Aux portes des enfers, leurs existences s'intensifient, leurs oeuvres transcendent...
Dash Snow et Varg Vikernes évoluent dans des sphères totalement différentes et sont mus par des désirs et des idéaux hétérogènes. Ils incarnent pourtant tous deux un genre de guerriers des temps modernes dont la chute brutale les propulse soudain au rang d'icônes. Délivrés de leurs emprisonnements, les voici libres, et bientôt omnipotents...
« La mission par échanges culturels, puis par la parole, puis par l’épée » K.D. Schmidt
Aux portes des enfers, leurs existences s'intensifient, leurs oeuvres transcendent...
Dash Snow et Varg Vikernes évoluent dans des sphères totalement différentes et sont mus par des désirs et des idéaux hétérogènes. Ils incarnent pourtant tous deux un genre de guerriers des temps modernes dont la chute brutale les propulse soudain au rang d'icônes. Délivrés de leurs emprisonnements, les voici libres, et bientôt omnipotents...
« La mission par échanges culturels, puis par la parole, puis par l’épée » K.D. Schmidt
vendredi 24 juillet 2009
Improved Geometric Philanthropy.
Du Canada, vous pouvez ramener du sirop d'érable, des queues de castor séchées ou du pâté d'orignal mais, comme on vous le suggerait il y a peu, leur musique vaut largement plus le détour...
Deux personnalités nous intéressent particulièrement : Ryan Dahle et Steven Shearer. L'un est musicien et l'autre artiste. Le premier a joué dans divers groupes : Age of Electric dans un premier temps puis Limblifter. Entre pop classieuse et rock alternatif, sa musique est fluide et reconnue (3 morceaux classés dans les charts canadiens !!!). Puis, il décide de passer de l'autre côté du miroir et produit des groupes comme Hot Hot Heat ou encore the Manvils. En août prochain, sortira son premier album solo Irrational Anthem...
Le second est un artiste exceptionnel, un visionnaire à la traine. Usant d'un certain classicisme comme d'une incroyable contemporaneité, il produit un art de l'observation. C'est notamment avec la plus grande attention qu'il dresse le portrait de jeunes hommes cachés sous des chevelures interminables. La musique transparaît souvent dans ses oeuvres parfois complexes mais toujours justes... émouvant, drôle, intuitif et franchement doué, il est l'artiste à connaître.
Mais à part leur nationalité commune, qu'est ce qui rapproche ces deux hommes ?
Vous l'aurez compris l'un a fait la pochette de l'autre ! Mais la collaboration est d'autant plus intéressante qu'ils sont des amis proches et s'inspirent mutuellement... Quand on vous dit qu'il y a des ponts entre les deux...
Ryan Dahle photographié par Steven Shearer
"Improved Geometric Mechanotherapy Cell for Harmonic Alignment of Movements and Relations" 2009 Steven Shearer
"Man sitting" 2006 Steven Shearer
Deux personnalités nous intéressent particulièrement : Ryan Dahle et Steven Shearer. L'un est musicien et l'autre artiste. Le premier a joué dans divers groupes : Age of Electric dans un premier temps puis Limblifter. Entre pop classieuse et rock alternatif, sa musique est fluide et reconnue (3 morceaux classés dans les charts canadiens !!!). Puis, il décide de passer de l'autre côté du miroir et produit des groupes comme Hot Hot Heat ou encore the Manvils. En août prochain, sortira son premier album solo Irrational Anthem...
Le second est un artiste exceptionnel, un visionnaire à la traine. Usant d'un certain classicisme comme d'une incroyable contemporaneité, il produit un art de l'observation. C'est notamment avec la plus grande attention qu'il dresse le portrait de jeunes hommes cachés sous des chevelures interminables. La musique transparaît souvent dans ses oeuvres parfois complexes mais toujours justes... émouvant, drôle, intuitif et franchement doué, il est l'artiste à connaître.
Mais à part leur nationalité commune, qu'est ce qui rapproche ces deux hommes ?
Vous l'aurez compris l'un a fait la pochette de l'autre ! Mais la collaboration est d'autant plus intéressante qu'ils sont des amis proches et s'inspirent mutuellement... Quand on vous dit qu'il y a des ponts entre les deux...
Ryan Dahle photographié par Steven Shearer
"Improved Geometric Mechanotherapy Cell for Harmonic Alignment of Movements and Relations" 2009 Steven Shearer
"Man sitting" 2006 Steven Shearer
The Lamb(ie) of God.
Il nous a ensorcellé avec ses Zobops, nous a envoûté avec ses sculptures parfois avésiennes ou résiduelles, nous a exorcisé avec ses silhouettes dignes de tests de Rorsach, voici qu'il nous expie avec cette nouvelle série dites des "found flowers".
Désireux d'introduire la peinture dans son travail sans utiliser le pinceau, c'est en extrayant des motifs floraux tirés d'anciens tableaux qu'il se transforme en génie pictural. Il recouvre ainsi des posters noir et blanc à l'effigie de rock stars de ces fleurs fanées. Comme plongée dans un vase de jouvence, ces éléments prennent corps avec ceux d'icônes déchues. Ces natures mortes deviennent des vanités. Un sentiment de mélancolie s'en dégage et vous plonge dans une contemplation presque stendhalienne. Vous pourrez posséder un de ces joyaux divins si vous achetez dès le 1 septembre le "nouvel" album de Richard Hell.
Destiny Street Repaired est une version ré-actualisée, réparée, soignée du deuxième album de Mr Meyers accompagné à l'époque de ses Voidoids. En tant que fan ultime, notre artiste écossais préféré ( et Douglas Gordon me direz-vous... moins messianique... plus diabolique !!!) en a fait l'artwork en reprenant la pochette de la première version du disque. Dirty Hits de Primal Scream présentait déjà une de ses oeuvres, pour Richard Hell, il a fait du sur mesure. Il fallait au moins cela !
Oh Agnus, Oh Agnus deiiiii...
Désireux d'introduire la peinture dans son travail sans utiliser le pinceau, c'est en extrayant des motifs floraux tirés d'anciens tableaux qu'il se transforme en génie pictural. Il recouvre ainsi des posters noir et blanc à l'effigie de rock stars de ces fleurs fanées. Comme plongée dans un vase de jouvence, ces éléments prennent corps avec ceux d'icônes déchues. Ces natures mortes deviennent des vanités. Un sentiment de mélancolie s'en dégage et vous plonge dans une contemplation presque stendhalienne. Vous pourrez posséder un de ces joyaux divins si vous achetez dès le 1 septembre le "nouvel" album de Richard Hell.
Destiny Street Repaired est une version ré-actualisée, réparée, soignée du deuxième album de Mr Meyers accompagné à l'époque de ses Voidoids. En tant que fan ultime, notre artiste écossais préféré ( et Douglas Gordon me direz-vous... moins messianique... plus diabolique !!!) en a fait l'artwork en reprenant la pochette de la première version du disque. Dirty Hits de Primal Scream présentait déjà une de ses oeuvres, pour Richard Hell, il a fait du sur mesure. Il fallait au moins cela !
Oh Agnus, Oh Agnus deiiiii...
mercredi 22 juillet 2009
Animal Collective - No Jazz.
Les new-yorkais de Baltimore ont inventé un nouveau concept. Procédant comme leurs prédécesseurs de la no wave, ils ont choisi de déstructurer et d'introduire le risque dans le rock. Seulement voilà, leur dernier concert parisien à la Cigale du 16 juillet laissait place à une déferlante électro parsemée seulement de quelques éclairs acoustiques salvateurs (batterie, guitare). Si l'éclairage maîtrisé accompagné de manière presque formelle les variations rythmiques et mélodiques, les 3 acolytes semblaient heureux dans leurs improvisations de musiciens jazz, enfermés dans une bulle suspendue au-dessus de leur tête. A trop jouer de la boîte (à rythme), on à l'impression de traîner dans une boîte (de nuit) et on se mure petit à petit dans une boîte (en compagnie de l'Espérance, ce qu'on leur souhaite, si on la chance de tomber dans celle de Pandore....). S'il est toujours aussi pertinent de réinterpréter ses morceaux sur scène (comprenant par là que le live est, et doit rester, différent d'un studio d'enregistrement), que l'évolution fait partie du code génétique du groupe, il faut veiller à ne pas se couper, tel le jazz intellectualisé, de ses racines, violentes et salissantes. On les a nettement préférés plus brut(es) au Cabaret Sauvage (tout s'explique) le 23 octobre 2007.... sans doute parce qu'après tout, un collectif d'animaux a plus sa place au milieu d'une piste de cirque, non ?
Sous le feu des (Dirty) Projectors.
Au grand jeu du "quel groupe underground sera la prochaine cible hype ?", les paris sont ouverts.
Après Tv on the radio, Animal Collective & Sunn O))) pour les plus récents, on parie volontiers sur les Dirty Projectors. Groupe brillant, bouleversant les codes, probablement jugé inécoutable pour l'auditeur lambda avant qu'il soit adoubé par les Inrocks, Nova et Télérama, il a tout pour réussir et être invité au prochain dîner. La preuve, ils ont même chanté avec Björk dernièrement.... qui dit mieux ?
Cela ne les empêche cependant pas de rester incroyablement novateurs. Vous êtes le public, vous êtes les juges :
Après Tv on the radio, Animal Collective & Sunn O))) pour les plus récents, on parie volontiers sur les Dirty Projectors. Groupe brillant, bouleversant les codes, probablement jugé inécoutable pour l'auditeur lambda avant qu'il soit adoubé par les Inrocks, Nova et Télérama, il a tout pour réussir et être invité au prochain dîner. La preuve, ils ont même chanté avec Björk dernièrement.... qui dit mieux ?
Cela ne les empêche cependant pas de rester incroyablement novateurs. Vous êtes le public, vous êtes les juges :
mardi 21 juillet 2009
27 feet of pure white Snow.
"Where is Michael?
Where is Mark?
Where is Matthew?
Now it's getting dark...
Where is John? They're all out back
Under fifteen feet of pure white snow"
Nick Cave and the Bad Seeds, 15 feet of pure white snow, No more shall we part album.
... And where is Dash?
Il a choisi d'incarner l'Amérique jusqu'au bout. Allongeant la liste des rock stars disparues à 27 ans, qui plus est d'une overdose, Dash Snow a terminé une vie, indissociable de son travail, en fulgurance. L'ironie voudra sûrement que sa carrière, elle, ne fasse que prendre son envol. Snow travaillait sur l'image, sa surface, son au-delà, son signe, son symbole. Il cherchait dans les clichés de son Amérique, de la jeunesse perdue, de l'art contemporain dévié, une réalité qui ne pouvait que fuir. Un travail de mémoire sous couvert de provocation première. Une vision américaine de ses profondeurs, de ses peurs et de ses éclatantes réussites. Un talent irrévérencieux pour cette génération gâtée d'artistes un peu troublée, égarée dans les vapeurs d'encens de la critique internationale. De la gloire à la postérité, il n'y avait qu'un pas que Dash Snow a franchi avant de sombrer dans 27 pieds de neige pure....
(Untitled, 2007. Courtesy Peres Projects Gallery, Los Angeles).
Place désormais à (Dash) Snow White & the 7 dwarves (Basquiat, Hendrix, Johnson, Joplin, Morrison, Jones, Cobain).
Where is Mark?
Where is Matthew?
Now it's getting dark...
Where is John? They're all out back
Under fifteen feet of pure white snow"
Nick Cave and the Bad Seeds, 15 feet of pure white snow, No more shall we part album.
... And where is Dash?
Il a choisi d'incarner l'Amérique jusqu'au bout. Allongeant la liste des rock stars disparues à 27 ans, qui plus est d'une overdose, Dash Snow a terminé une vie, indissociable de son travail, en fulgurance. L'ironie voudra sûrement que sa carrière, elle, ne fasse que prendre son envol. Snow travaillait sur l'image, sa surface, son au-delà, son signe, son symbole. Il cherchait dans les clichés de son Amérique, de la jeunesse perdue, de l'art contemporain dévié, une réalité qui ne pouvait que fuir. Un travail de mémoire sous couvert de provocation première. Une vision américaine de ses profondeurs, de ses peurs et de ses éclatantes réussites. Un talent irrévérencieux pour cette génération gâtée d'artistes un peu troublée, égarée dans les vapeurs d'encens de la critique internationale. De la gloire à la postérité, il n'y avait qu'un pas que Dash Snow a franchi avant de sombrer dans 27 pieds de neige pure....
(Untitled, 2007. Courtesy Peres Projects Gallery, Los Angeles).
Place désormais à (Dash) Snow White & the 7 dwarves (Basquiat, Hendrix, Johnson, Joplin, Morrison, Jones, Cobain).
Jérôme Bosch est un poulet.
Quand l'enfant martyrisé par les poulets rencontre l'enfant terrible martyrisant la peinture cela donne un clip forcément empli de terribilità. Le mysticisme sacrilège de Buckethead ne pouvait que s'incarner à merveille dans la fougue et le jeu décalé de Hieronymus Bosch. A plus de 5 siècles d'intervalle, c'est toujours cool de tomber sur un membre de la famille....
Jardin des délices vs. Spokes on the wheel of torment :
Jardin des délices vs. Spokes on the wheel of torment :
Who's afraid of Born Ruffians?
Il faudrait un jour se pencher sérieusement sur le Canada comme nation de rock.... un pays proche des Etats-Unis mais avec une indéniable fibre européenne. L'album Red, Yellow & Blue des canadiens de Born Ruffians, sorti chez Warp l'année dernière, se rapproche inévitablement du Who's afraid of Red, Yellow & Blue? de Barnett Newman, sorti en 1966.
Retour aux sources, simplification jusqu'à la minimalisation, intensité dans le détail, vibration des 3 couleurs primaires, traitement du basique, on retrouve tout cela dans notre trio de brutes sensibles. Comme une "evidence"...
Retour aux sources, simplification jusqu'à la minimalisation, intensité dans le détail, vibration des 3 couleurs primaires, traitement du basique, on retrouve tout cela dans notre trio de brutes sensibles. Comme une "evidence"...
Inscription à :
Articles (Atom)