A priori, aucun (ou très peu de) rapport entre les anglais lookés comme des anglais de The Horrors et les américains lookés comme des américains d’Isis. Plus encore lorsque l’on parle de prestation scénique. Et pourtant. Les deux concerts parisiens, dans la même salle (Trabendo) et à quelques jours d’intervalles (respectivement le 29 novembre et le 3 décembre) offraient de multiples points de comparaisons.
Tout d’abord dans leur refus des étiquettes. Tous les deux enfermés dans des prisons de styles et enterrés sous des tonnes d’influences, ils ont choisi de refuser de porter un fardeau qui ne leur appartenait pas. Ensuite, dans leur volonté commune de créer une brèche et ouvrir une nouvelle voie/x dans leur style respectif. Mais c’est sur scène que cette volonté d’évoluer sur le fil (du funambule ou du rasoir) est la plus évidente. En effet, les deux groupes jouent de / sur la frustration / l’intensité. Retenue paradoxale. The Horrors ne devient jamais ce groupe de rock puissant que leur offrirait la présence d’un second guitariste. Isis ne verse jamais dans un métal qui lui tend les bras (piégeux). Si ces deux partisans d’une démesurée mesure font monter leur musique, c’est pour mieux la tenir en équilibre au bord du précipice. Ils refusent de faire ce que vous attendez d’eux et vous obligent à réfléchir (une punition ?). Sans doute plus difficile à maintenir que l’inverse, l’excès libérateur, les My Bloody Valentine vomissant leur pouvoir sonore pour les uns, les Dillinger Escape Plan sans retenue pour les autres.
Certains pourront conclure qu’à rester entre la contemplation et la fureur, on devient tiède. Ce serait comme considérer Caspar David Friedrich un peintre de paysage.... Après tout, pourquoi pas ? C’est, sans aucun doute, considérer que réfléchir est définitivement.... une punition.
samedi 27 février 2010
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