Quel est le plus aventurier des deux ? Faut-il féliciter le groupe suédois de s’offrir les services de l’artiste (des artistes, devrions-nous dire, puisqu’ils ont également fait appel au très bon et très norvégien artiste Are Mokkelbost) et ainsi créer une image aussi unique que profonde ? Ou bien relever le fait qu’il est, encore, remarquable de puiser dans l’(under) culture rock (la pochette de Filosofem de Burzum dans Gryning, celle du 1er Black Sabbath dans Black Moth, l’esprit fanzine dans Never Forget Death) pour s’affranchir de la tradition séculaire de la peinture à l’huile ? Notons une certaine ambiguité dans son rapport au métier : il se démarque en effet des codes du médium en peignant sur du plexiglas mais accepte l’aquarelle sur papier comme support....
Peu importe finalement. Les échanges rock / art et retour ne sont plus à démontrer (si ?). Ses dernières oeuvres naviguent plus d’ailleurs vers les rivages du chamanisme sorcier et symboliste dont le Palais de Tokyo s’est quasiment fait une spécialité ces derniers temps (Joe Coleman, Aleister Crowley, Paul Laffoley...). Des pièces plus convenues qui ne convoquent plus les forces de l’abstraction dans un dédale de références de tous ordres dont les mélanges attiraient vers le mystère. A trop montrer de signe, on en perd le sens. Et l’on se dit qu’une oeuvre posée sur une pochette de disque, dans sa relation à la musique, invente des chemins à décrypter, des correspondances à illuminer. Vers une nouvelle forme d’art, une communication secrète ?
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