L’artiste suisse Christoph Büchel (visible au Palais de Tokyo en ce moment) revient au rock frontal (après l’indépassable installation « Minus » au centre Pompidou en 2005) à la Biennale de Sidney. 4 octogénaires jouent (ou plutôt interprètent) « God Save the Queen » dans une performance au titre évocateur « No Future ». En dehors de la pertinence de cette oeuvre, la question ouvertement posée est : le rock a-t-il un âge ? Ou plus précisément : y a-t-il un âge pour faire du rock ? Expression de la jeunesse, révolte, rébellion, le rock est une musique adolescente faite par et pour la vision américaine du teenager. Oui, mais que faire de nos vieux rockers ? Nous sommes la première génération à voir vieillir les gloires de la musique qui a secoué la jeunesse pour l’éternité. Reconversions diverses (Rock & Folk qui raille ce que sont devenus les membres de Marquis de Sade.... l’hôpital qui se fout de la charité ?) : option classieuse (Elvis Costello, Joe jackson, Nick Cave (bien que toujours mordant, le Grinderman), adaptabilité à toute épreuve (David Bowie), carte de l’intemporalité (Dylan, Lou Reed), rock à mort (Iggy Pop, The Cramps), tentative d'immortalité (The Residents, Devo), les cas spéciaux (The Rolling Stones)... ou effacement de l’oubli.
Etrangement, la nostalgie nous donne envie de revoir les gloires anciennes se reformer (des Pistols hués pour avoir été (une fois de plus) les premiers, à... tous les autres, sans exceptions ! Y compris les morts....). Pourquoi ? Ne trouve-t-on rien d'intéressant dans la musique actuelle ? Mais voilà, est-on toujours crédible à hurler sa colère lorsque l’on a l’âge de nos grands-pères ? Johnny Cash l’a fait avec une élégance infinie jusqu’à (et surtout à) la fin. Faut-il dès lors juger au cas par cas : ce ne serait pas l'âge mais la personnalité qui devrait inspirer le terme (Scott Walker n'a-t-il pas livré son meilleur (et quel meilleur !) album The Drift récemment...) ?
Que nous apprend finalement la (théâtrale) mise en scène de Büchel ?
Plus simplement, faut-il mourir à 27 ans pour être absolu.... ou absous ?
Gilles Barbier vous laisse le choix....
No future - C. Büchel :
L'Hospice - G. Barbier :
Paysage Mental (Loch Ness) - G. Barbier :
mercredi 18 juin 2008
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