(Si vous voulez voir, voire revoir, le clip Alive de Goldfrapp, il suffit de lire ci-dessous)
A vrai dire, ce qu'il y a de fascinant dans ce clip de Goldfrapp, c'est la notion de kitsch. Certes ABBA est kitsch, comme on vous le disait dans la "part 1", mais Cradle of Filth aussi est kitsch, et pas qu'un peu (et depuis le début) ! Il est la version populaire de l'art, du Black Art, qu'est le black metal originel, norvégien et descendant d'une culture supérieure, avant-gardiste. Il en est la version industrielle, de masse si l'on se réfère à l'article "Avant-garde et kitsch" de Clement Greenberg (1939)....
Alors oui, Goldfrapp joue sur le kitsch dans ce clip avec les reines de l'aérobic, la prêtresse disco et les danseurs déguisés en black metalleux de seconde zone. Mais il opère aussi un formidable renversement, permettant d'élever le kitsch au rang d'avant-garde (Jeff Koons-style). Car apporter le sang bleu paillette, les tentatrices diaboliques en collants et chaussettes de danse, rendre au pentagramme sa fonction de cercle magique permettant d'atteindre le sacré par la danse rituelle, transformer le chanteur chamanique (Dan Graham-style) en maîtresse de cérémonie orgiaque (Hermann Nitsch-style), faire de la Femme Symboliste vénéneuse la véritable instigatrice du danger et de la tentation (Gustave Moreau-style), c'est donner au kitsch la possibilité de se relire sous une interprétation de culture qui ne se limite pas à "copier les effets" de l'art mais en "imite les processus".
Seul regret, que la musique ne parvienne pas à renverser les codes et demeure dans un pastiche qu'à moitié assumé. Entre le kitsch et l'avant-garde, il n'y a pas grand chose d'intéressant. Beaucoup d'insignifiant. Même "Dieu vomit les tièdes", c'est dire.... Au moins David Lachapelle l'a bien compris.
samedi 29 mai 2010
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