L'information se répand comme une traînée de poudre et fait le tour du monde en quelques secondes : Burzum sort un nouvel album en mai.
Chacun y va de sa dépréciation face à la généreuse production du "conte" mais quand on y pense, Varg Vikernes a toujours fonctionné de la sorte. Il nous a habitué à ce rythme soutenu. Souvenez-vous quand même des quatre premiers albums sortis en deux ans. De plus, l'absence de performances scéniques et de tournées permet une concentration plus accrue sur une production musicale.
Pochette annoncée du nouvel album
Ce Umskiptar titre du nouvel album inspiré du poème Völuspa tiré lui-même de l' Edda intrigue, c'est sûr. A commencer par sa pochette. Il s'agit en fait d'une oeuvre de l'artiste norvégien Thomas Fearnley intitulée Slindebirken de 1839. Après avoir utilisé la peinture Douleur d'amour de William Bouguereau pour Fallen, il se tourne désormais vers le romantisme national norvégien scellant ainsi son goût pour un art académique et classique.
Odin et la Völva , Loenz Frohlich, 1895
Il est cependant intéressant de se pencher sur ces artistes qui entre 1820 et 1860 ont glorifié au travers de la peinture de paysages leur culture, leurs traditions. Johan Christian Dahl, ami proche de Caspar David Friedrich fut l'un des premiers à consacrer une grande partie de son travail à la retranscription des paysages norvégiens. D'autres, comme Peter Balke ou Hans Gude, dédiaient davantage leur palette à la représentation de marines. Souvent métaphoriques, les oeuvres de ces artistes sont le reflet implicite de la mythologie. Ici, le bouleau fièrement enraciné dans sa colline serait une représentation de la Norvège elle-même... Il s'agirait d'un arbre géant célèbre et célébré, considéré comme saint qui aurait grandi sur une tertre funéraire mais qui fut arraché par une tempête en 1874. Il a été rapporté que cet arbre aurait été le centre d'attention de rites païens. J.C. Dahl et d'autres en ont également donné des représentations picturales. La peinture de Fearnley, elle, fut mise à l'honneur sur un timbre-poste en 1972...
Représentations du fameux bouleau par J.C. Dahl, Johannes Flintoe et Hans Leganger Reusch.
Varg Vikernes aime les traditions nordiques, ses mystères et sa force, nous en sommes plus que convaincus à la lecture de "Sorcery and Religion in ancient scandinavia", lecture qu'il conseille d'ailleurs pour comprendre son prochain Umskipatar. Il maîtrise les clés de tout un pan de la culture norvégienne et en cela nous ouvre bien des portes. A quand le timbre à l'effigie de Burzum ?
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