On a vu un vent rock souffler sur les galeries et centres d'art parisiens (Echoes au Centre Culturel Suisse, Musique Plastique à la Galerie du Jour), on ressent également quelques brises sur Dijon (one +one). Mais l'oeil du cyclone reste, comme souvent, à New York.
Looking at Music 3.0 présentée au MOMA, est une plongée dans la contre-culture des années 1980-90 et propose une observation exigente de sa récupération par les arts visuels. 70 oeuvres d'artistes aussi divers que Christian Marclay, les Beastie Boys, Run DMC, David Byrne ou John Zorn sont présentés sans principe hiérarchique. Plus que le rock lui-même, il s'agit de voir ici comment la musique et l'art se nourrissent mutuellement. Ces deux décennies ont surtout été marquées par l'emploi grandissant de nouvelles technologies (samples, synthétiseurs) et les notions inhérentes à de telles pratiques, tel que le remix, ont vite été récupérées comme processus intellectuel dans nombre d'oeuvres. La volonté expérimentale de ces musiciens est l'essence même de la force créatrice de cette époque.
Brian Eno and David Byrne. My Life in the Bush of Ghosts. 1981. 12-inch record sleeve.
Autre lieu, autre expo : Europunk à la Villa Medicis à Rome qui vient de se clore mais qui sera montrée d'ici peu au MAMCO à Genève. Il n'est pas question seulement d'art contemporain ici mais plutôt d'une lecture sociologique, voire anthropologique, d'un mouvement culte qui semblait pourtant insaisissable... L'initiative est louable mais pose quand même des questions. Le punk qui s'intitutionnalise, cela fait drôle !
Poster de Jamie Reid
Le rock n'a pas expiré son dernier souffle. Il insuffle chez les artistes, et même au coeur des institutions, cet air qui nous reste éperdument dans la tête.
jeudi 21 avril 2011
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