C’est le problème d’être en avance. Les autres vous reprochent toujours de leur montrer leur retard.
samedi 23 avril 2011
vendredi 22 avril 2011
Halloween : un film de Zombie.
Quoi de plus naturel pour un musicien que de faire des reprises ? C’est le moyen d’apprendre à jouer lorsque l’on débute, c’est une manière de produire un hommage à ses pères, c’est aussi une des meilleures façons, paradoxalement, d’apposer sa patte et de construire sa singularité.
Seulement, il semblerait qu'il y ait des standards, des intouchables, des chansons que l'on ne peut, ne doit, pas reprendre. Celles qui se sentent orphelines, défigurées, par l'odieux qui ose profaner le temple. Celles qui relèvent du sacré, que l'on ne doit pas approcher et qui vous terrorisent. Alors, Halloween fait-il partie de cette catégorie ? Difficile à dire. Une chose est sûre cependant. Rob Zombie a d'abord repeint le premier épisode, version remaster, dans laquelle on retrouve la même différence qu'il y a entre le premier album éponyme de Suicidal Tendencies (1983) et sa version revigorée Still Cyco After All These Years (1993) : Rob Zombie a changé le line-up, ajouté une seconde guitare et pris R. Trujillo à la basse.... Après, il y a toujours les nostalgiques du bon vieux modèle "old-school"....
Halloween - Rob Zombie (2007)
Halloween - John Carpenter (1978)
Pour le second épisode, il a agit de manière légèrement différente : prenez un classique, genre Smells like teen spirit et faites-en une reprise. Il y a ceux qui en font quelque chose de magique (Tori Amos), il y a ceux qui n'auraient pas dû (Paul Anka) et il y a ceux qui arrivent un peu tard mais à qui on pardonne tout parce que c'est eux (Patti Smith). Rob Zombie l'a choisie acoustique, planante et onirique sur les couplets avec des refrains bien lourds (version Metallica). Et bien que ce soit le coup classique de la reprise qui tente le contre-pied de l'originale tout en essayant de garder son style, cela fonctionne malgré tout et on se laisse surprendre à taper du pied en rythme.
Halloween 2 - Rick Rosenthal (1981)
Halloween 2 - Rob Zombie (2009)
Le plus surprenant finalement, n'est-il pas que, dans beaucoup de reprises, il suffit de changer le titre pour qu'elles deviennent vôtre (ou ne garder que le titre pour simuler la reprise....) ? Halloween I et II sont définitivement des films de Zombie. Il vient déterrer les cadavres, les maquillent, les emmènent danser, leur fait passer une charmante nuit, leur promet de les épouser et les remet dans un cercueil différent. Ah, romantisme quand tu nous tiens....
Seulement, il semblerait qu'il y ait des standards, des intouchables, des chansons que l'on ne peut, ne doit, pas reprendre. Celles qui se sentent orphelines, défigurées, par l'odieux qui ose profaner le temple. Celles qui relèvent du sacré, que l'on ne doit pas approcher et qui vous terrorisent. Alors, Halloween fait-il partie de cette catégorie ? Difficile à dire. Une chose est sûre cependant. Rob Zombie a d'abord repeint le premier épisode, version remaster, dans laquelle on retrouve la même différence qu'il y a entre le premier album éponyme de Suicidal Tendencies (1983) et sa version revigorée Still Cyco After All These Years (1993) : Rob Zombie a changé le line-up, ajouté une seconde guitare et pris R. Trujillo à la basse.... Après, il y a toujours les nostalgiques du bon vieux modèle "old-school"....
Halloween - Rob Zombie (2007)
Halloween - John Carpenter (1978)
Pour le second épisode, il a agit de manière légèrement différente : prenez un classique, genre Smells like teen spirit et faites-en une reprise. Il y a ceux qui en font quelque chose de magique (Tori Amos), il y a ceux qui n'auraient pas dû (Paul Anka) et il y a ceux qui arrivent un peu tard mais à qui on pardonne tout parce que c'est eux (Patti Smith). Rob Zombie l'a choisie acoustique, planante et onirique sur les couplets avec des refrains bien lourds (version Metallica). Et bien que ce soit le coup classique de la reprise qui tente le contre-pied de l'originale tout en essayant de garder son style, cela fonctionne malgré tout et on se laisse surprendre à taper du pied en rythme.
Halloween 2 - Rick Rosenthal (1981)
Halloween 2 - Rob Zombie (2009)
Le plus surprenant finalement, n'est-il pas que, dans beaucoup de reprises, il suffit de changer le titre pour qu'elles deviennent vôtre (ou ne garder que le titre pour simuler la reprise....) ? Halloween I et II sont définitivement des films de Zombie. Il vient déterrer les cadavres, les maquillent, les emmènent danser, leur fait passer une charmante nuit, leur promet de les épouser et les remet dans un cercueil différent. Ah, romantisme quand tu nous tiens....
jeudi 21 avril 2011
Rock the Casbah.
On a vu un vent rock souffler sur les galeries et centres d'art parisiens (Echoes au Centre Culturel Suisse, Musique Plastique à la Galerie du Jour), on ressent également quelques brises sur Dijon (one +one). Mais l'oeil du cyclone reste, comme souvent, à New York.
Looking at Music 3.0 présentée au MOMA, est une plongée dans la contre-culture des années 1980-90 et propose une observation exigente de sa récupération par les arts visuels. 70 oeuvres d'artistes aussi divers que Christian Marclay, les Beastie Boys, Run DMC, David Byrne ou John Zorn sont présentés sans principe hiérarchique. Plus que le rock lui-même, il s'agit de voir ici comment la musique et l'art se nourrissent mutuellement. Ces deux décennies ont surtout été marquées par l'emploi grandissant de nouvelles technologies (samples, synthétiseurs) et les notions inhérentes à de telles pratiques, tel que le remix, ont vite été récupérées comme processus intellectuel dans nombre d'oeuvres. La volonté expérimentale de ces musiciens est l'essence même de la force créatrice de cette époque.
Brian Eno and David Byrne. My Life in the Bush of Ghosts. 1981. 12-inch record sleeve.
Autre lieu, autre expo : Europunk à la Villa Medicis à Rome qui vient de se clore mais qui sera montrée d'ici peu au MAMCO à Genève. Il n'est pas question seulement d'art contemporain ici mais plutôt d'une lecture sociologique, voire anthropologique, d'un mouvement culte qui semblait pourtant insaisissable... L'initiative est louable mais pose quand même des questions. Le punk qui s'intitutionnalise, cela fait drôle !
Poster de Jamie Reid
Le rock n'a pas expiré son dernier souffle. Il insuffle chez les artistes, et même au coeur des institutions, cet air qui nous reste éperdument dans la tête.
Looking at Music 3.0 présentée au MOMA, est une plongée dans la contre-culture des années 1980-90 et propose une observation exigente de sa récupération par les arts visuels. 70 oeuvres d'artistes aussi divers que Christian Marclay, les Beastie Boys, Run DMC, David Byrne ou John Zorn sont présentés sans principe hiérarchique. Plus que le rock lui-même, il s'agit de voir ici comment la musique et l'art se nourrissent mutuellement. Ces deux décennies ont surtout été marquées par l'emploi grandissant de nouvelles technologies (samples, synthétiseurs) et les notions inhérentes à de telles pratiques, tel que le remix, ont vite été récupérées comme processus intellectuel dans nombre d'oeuvres. La volonté expérimentale de ces musiciens est l'essence même de la force créatrice de cette époque.
Brian Eno and David Byrne. My Life in the Bush of Ghosts. 1981. 12-inch record sleeve.
Autre lieu, autre expo : Europunk à la Villa Medicis à Rome qui vient de se clore mais qui sera montrée d'ici peu au MAMCO à Genève. Il n'est pas question seulement d'art contemporain ici mais plutôt d'une lecture sociologique, voire anthropologique, d'un mouvement culte qui semblait pourtant insaisissable... L'initiative est louable mais pose quand même des questions. Le punk qui s'intitutionnalise, cela fait drôle !
Poster de Jamie Reid
Le rock n'a pas expiré son dernier souffle. Il insuffle chez les artistes, et même au coeur des institutions, cet air qui nous reste éperdument dans la tête.
vendredi 15 avril 2011
Found Flower Looking.
Le mois dernier, les fashionistas se rassemblaient pour découvrir les dernières créations des grands noms mais aussi des jeunes pousses de la mode. Nouvelle occasion pour voir comment la haute couture fait les yeux doux à l'art. La chose n'est pas nouvelle mais les rapprochements avec l'art contemporain s'affirment. Chaque fashion week est un événement en soi et entraîne dans son sillage nombre d'événements artistiques, on parle même désormais de "Art Week". Beaucoup de galeries proposent des vernissages, des artistes ont une soudaine envie de performances et les soirées arty sont légions.
Mais au-delà de ces croisements factuels, il y a ceux qui produisent ou tentent de produire du sens.
Derniers en date : les efforts de Maia Norman, qui n'est autre que la femme de Damien Hirst. A la tête de Mother of Pearl, elle propose pour l'été des tenues légères et finement conçues dont le graphisme reprend des oeuvres de Jim Lambie. Abusant du all-over, ces créations ne trahissent pas l'univers coloré, franc et décalé de l'artiste.
On retrouve donc imprimées des pièces maitresses de ses dernières productions comme ‘Acid Perm’ ou les magnifiques ‘Found Flower Paintings’.
L'écossais n'en est pas à son premier essai. On se souvient de ses baskets "oculaires" chez Adidas...
Ce jeux est toutefois pernicieux et interroge. L'oeuvre quitte son statut et devient, on en parlait récemment, un simple motif.
Quant on sait que les référents de Jim Lambie proviennent de la culture populaire, de la low culture, son oeuvre ne risque-t-elle pas alors l'étiolement ? Les fleurs ne risquent-elles pas de se fâner même figées sur de la crêpe de Chine ? Il semble heureusement que la puissance de ce travail l'en protège largement !
Mais au-delà de ces croisements factuels, il y a ceux qui produisent ou tentent de produire du sens.
Derniers en date : les efforts de Maia Norman, qui n'est autre que la femme de Damien Hirst. A la tête de Mother of Pearl, elle propose pour l'été des tenues légères et finement conçues dont le graphisme reprend des oeuvres de Jim Lambie. Abusant du all-over, ces créations ne trahissent pas l'univers coloré, franc et décalé de l'artiste.
On retrouve donc imprimées des pièces maitresses de ses dernières productions comme ‘Acid Perm’ ou les magnifiques ‘Found Flower Paintings’.
L'écossais n'en est pas à son premier essai. On se souvient de ses baskets "oculaires" chez Adidas...
Ce jeux est toutefois pernicieux et interroge. L'oeuvre quitte son statut et devient, on en parlait récemment, un simple motif.
Quant on sait que les référents de Jim Lambie proviennent de la culture populaire, de la low culture, son oeuvre ne risque-t-elle pas alors l'étiolement ? Les fleurs ne risquent-elles pas de se fâner même figées sur de la crêpe de Chine ? Il semble heureusement que la puissance de ce travail l'en protège largement !
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