Alors qu'hier avait lieu le vernissage de la première exposition française en galerie de l'italien Nico Vascellari, il est temps pour nous de dresser le portrait de l'artiste en musicien...
Le lac est mort comme le sommet de cette montagne dont il a récupéré la puissance esthétique et sonore en la coulant en bronze. Une sculpture monolithe se dresse au centre de la galerie et devient le temps d'une performance l'instrument d'un rituel orchestré. Nico Vascellari se souvient de son affinité avec les thèmes morbides qu'il conceptualise aujourdhui et transpose dans la sphère de l'art contemporain. Ils viennent de ses amours de jeunesse, de sa passion pour le metal et la musique hardcore. Chanteur du groupe noise With Love, il capture, dessine, emmagasine ses expériences scéniques. Puis il quitte le dispositif du chanteur pour incarner celui du performer. En 2003, dans une galerie de Florence, accompagné de son groupe, il présente une performance intitulée A great Circle. En 2006, c'est timidement qu'il montre une série d'oeuvres, vidéos et performances, inspirées du groupe Slayer.
de gauche à droite : N. Vascellari, Stephen O'Malley, John Wiese
Mais petit à petit, avec les With Love, les performances se radicalisent, se précisent. Certaines voient la créations de costumes spécifiques, d'autres sont réalisées en collaboration avec des musiciens incontournables comme John Wiese ou Stephen O Malley pour la Biennale de Venise de 2007 par exemple. Les lieux de monstration sont parfois incongrus comme dans un hotel. Mais en 2009, avec son groupe hardcore Largo Morto, il mène un projet collectif particulier dans sa ville natale et pousse le concept d'incongruité plus loin: 15 concerts pendant 15 jours, tour à tour dans des laveries, librairies, boutique de cd, bars... Ce projet a été ensuite présenté à la Kunsthalle de Graz sous forme d'installation vidéo. En 2010, il monte enfin le groupe Ninos do Brasil, dont la musique mélange des sonorités typiquement brésilienne à une noise explosive sur fond de hardcore avec lequel il donne une performance instinctive et décadente pour l'ouverture d'un nouvel espace en Italie.
Ninos do Brasil, 2010
Nico Vascellari est très productif et son oeuvre protéiforme suit de près ses expériences musicales souvent fondées sur un principe fédérateur et sur des opportunités de socialisation. S'il a d'abord été musicien, on comprend vite aujourd'hui que sa pratique performative s'inspire largement de ces expériences musicales passées et que ces différents groupes qu'il fait bourgeonner ça et là sont en réalité l'expression d'une démarche riche et singulière. Il y a dans tout cela suffisamment de mystère, d'impulsions sacrées et de dévotion pour faire de cet artiste un chaman moderne. Un chaman qui risque pourtant à chaque instant de se noyer dans tous ses symboles...
vendredi 28 janvier 2011
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