L'édition de cette année a été plutôt généreuse, riche et impressionnante. Beaucoup d'encre a coulé autour de ces quatre lettres libérant les envies et répulsions de chacun. Il est question ici d'établir le symposium des oeuvres vues se réferrant de manière plutôt explicite à la musique. On ne va pas faire comme ces magazines musicaux qui dans leurs reviews parfois incendiaires affublent dédaigneusement les productions de plus ou moins d'étoiles. Notre séléction subjective et limitée par une profusion enivrante s'est aiguisée sous les mots de Bennett Simpson "L'infiltration de la pop musique est plus intéressante dans l'art dès lors qu'elle permet des contradictions spécifiques à l'art lui-même."
Ivan Navarro, Wail, 2010
Néons, batterie en fibre de verre, miroirs, miroir sans teint et électricité
chez Daniel Templon
Un clin d'oeil à Dan Flavin et une pleine conscience du détournement de l'instrument, l'artiste chilien nous dévoile ici la profondeur abyssale de la musique...
Victor Man, Faust, 2008
Photo encadrée et pot de peinture
chez Blum and Poe
Son oeuvre est pour le moins intrigante et cette pièce le confirme. Mais l'allusion à Faust, par la peinture elle-même, nous invite à repenser un certain minimalisme (musical ?).
Terence Koh, Adansonias, 2009
piano, lustre, peinture, perles
Chez Thaddaeus Ropac
Les touches noires du piano ont été ôtées dans une tentative de purification du signe. En shaman dandy, Terence Koh poursuit sa quête du sublime, mais l'arme de Damoclès menace.
Alexander Gutke, 1,2,3,4 , 2010
Digital video
chez Gregor Podnar
Rappelant sa vidéo Solo de 2004 où une baguette de batterie voletait continuellement dans l'air, cette pièce tourne à l'absurde les décomptes du batteur pour n'en faire qu'un brouhaha hasardeux et infini. L'homme disparait derrière la volonté créatrice de l'instrument lui-même.
Steven Shearer, Hollow body, 2010
photolaminate et acrylique sur toile
Chez Eva Presenhuber
Bien que prise de biais, la photo restitue toute la singularité de cette oeuvre du grand Steven Shearer. Une forme ovoïdale enferme deux guitaristes kitschs dévêtus mais parés du membre indispensable à leur puissance machiste, ici une guitare. Comme un oeuf duquel sortirait tous ces anonymes amateurs qui, par l'art, deviennent iconiques.
Robert Longo, Study for Rock Concert, 2009
fusain sur papier
chez Metro Pictures
A peine dévoilée au regard du public, cette pièce préparatoire témoigne, malgré un format réduit, d'une grande puissance. Celle d'un artiste talentueux qui se souvient ici de ses rêves de l'époque des Menthol Wars.
Valentin Carron, Untitled, 2009
bois, clés d'accordage
Chez Eva Presenhuber
Cette vraie/fausse guitare nous trouble par sa facture minimale et questionne son identité propre ainsi que sa réalité fonctionelle. Celui qui s'amusait à détourner les fameux solos d'Hendrix se joue de modestie et de discrétion en presentant cette oeuvre simple mais néanmoins percutante. Une guitare carrée comme un hommage à/au Bauhaus ?
mercredi 10 novembre 2010
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