Petite révolution dans le monde de l'art... Et comme il y a un demi siècle, cela se passe aux Etats-Unis...
Un jeu de télé réalité, Work of Art: the next great artist, vient d'être diffusé ( du 9/06 au 11/08) sur une chaîne câblée dont le but était de dénicher (après le chanteur, le mannequin, le cuisinier et le designer) le nouvel artiste contemporain à suivre...
14 participants, âgés de 22 à 61 ans, se sont lancés dans ce "Fort Boyard" de l'art où chaque semaine, ils devaient relever des défis. Les premières épreuves relativement classiques, comme réaliser un portrait, ont laissé place à d'autres relevant de questionnements récurrents de la modernité : qu'est qu'une oeuvre choquante (qui, si elle ne l'est pas, n'est pas une oeuvre dirait Duchamp), réfléchir sur le devenir des productions de masse, engager un dialogue avec l'environnement... Sous l'oeil d'un juge invité (Andres Serrano, présent le jour de l'épreuve de l'oeuvre dite subversive, vous vous en doutez, Richard Phillips, Will Cotton, Ryan Mc Guinness, David Lachapelle), chaque semaine a vu le départ d'un apprenti artiste. Apprenti, ils ne l'étaient pas tous. Certains ont déjà une galerie, et bizarrement ce sont les plus expérimentés qui partent. Les jeunes quant à eux voient là un tremplin extraordinaire.
Avec à la production Sarah Jessica Parker et comme juges et présentateurs, une ex mannequin-actrice China Chow et un galeriste Bill Powers (Half Gallery), l'émission trouve son serieux dans les propos éclairés du "Mick Jagger des ventes" Simon de Pury.
Si l'émission semble avoir été bien reçue dans le monde de l'art contemporain (qui se complait dans l'entertainment), elle pose de manière évidente plusieurs problèmes liés à la perception de l'art lui-même d'une part, mais s'enlise dans le cliché fanstasmagorique de la quête suprême du jeune génie, trublion révélé, porteur de tous les espoirs.
C'est finalement Abdi Farah, 22 ans de Baltimore qui endossera (en plus d'un chèque de 100 000 $) ce rôle... Un mythe médiatique sans idéologie ? A suivre donc !
En France, c'est l'exposition Dynasty qui a tenté de trouver des nouvelles révélations. Pas de démesure, pas de grandiloquence mais un système qui semble tout autant monté. Quant à la présence de l'art à la TV française, qui déjà se fait vraiment timide... en faire un jeu parait complètement impossible.
mardi 17 août 2010
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