I am a cliché you've seen before hurlait Poly Styrene, consciente sûrement de son devenir iconique. Bien que pendant toute leur carrière, si brève soit elle, le trio de marginales s'attaquait au consumérisme, au mode de vie plastique et artificiel, elles se retrouvent aujourd'hui elles-même les otages stylistiques d'un titre d'exposition.
Actuellement, la ville d'Arles est sous une drôle d'emprise. Un vent de douce rebélion souffle ses enivrantes vapeurs sous les yeux d'un public devenu désormais averti. 4 expositions donc sur le thème du Rock... Une promenade comme ils disent... Même si l'on connaît déjà pas mal la chanson, les oeuvres présentées dans l'exposition "I am a cliché" de Emma Lavigne ont le mérite de se dévoiler à nouveau et invitent les novices à pénétrer le coeur du mystère. Des oeuvres mythiques donc comme par exemple "Guitar Drag" de Christian Marclay ou "Rock my Religion" de Dan Graham...Et d'autres moins connues que l'on découvre avec plaisir comme la vidéo de Celeste Boursier-Mougenot (dont on vous parlait là)...
Cette expo rock, de photo certes, est un peu "cliché" mais permet de légitimer plus en plus l'intrusion d'un tel sujet dans l'art contemporain. On ne renoncera pas à la musique par révélation mystique comme Poly l'a fait, mais parfois on prierait bien pour voir un peu d'autres oeuvres...
vendredi 30 juillet 2010
mardi 27 juillet 2010
Herostratus (William Hunt) in Reykjavik.
Alors que la chasse à la baleine vient d'être ouverte en Islande, il se passe, à y regarder de plus près, bien d'autres choses étranges. Non, il ne s'agit pas ici de militantisme écologique, bien qu'il sera question d'environnement naturel et d'interaction avec l'homme.
Si l'été islandais est connu pour ne voir se coucher le soleil, il accueille cette année une expérience artistique intéressante : Villa Reykjavik. Transformer la baie des fumées en Chelsea new yorkais elfique est un défi intrigant. Un certain nombre de galeries invitées se sont prêtées au jeu curatorial autour d'évènements divers (performances, concerts...). Le 16 Juillet dernier, c'est l'artiste anglais William Hunt qui marqua les esprits avec sa performance poetico-scabbreuse.
Debout sur une échelle, ancrée tant bien que mal dans un océan à 11°c, au large d'Ægissíða, William Hunt armé de sa guitare, comme il le fait souvent dans ses performances burlesques, a mis le feu à celle-ci. S'immolant lui même, ce n'est qu'après quelques instants qu'il se jeta en mer, illustrant ainsi parfaitement la rangaine Youngienne "it's better to burn out than to fade away". Les photos de cette performance épique sont d'une grande beauté et traduise la volonté esthétique de l'artiste.
Entre performance défiant les limites corporelles et spectacle esthétique questionnant le statut iconique du guitariste chanteur, les oeuvres de Hunt, toujours d'une grande prouesse, tant intellectuelle que physique, sont d'une poésie tendre sans pour autant négliger l'aspect analytique. Jouer de la guitare et chanter sous l'eau (Put your foot down), à l'envers (The impotence of radicalism in the face of all these extreme positions) ou le visage recouvert de crème (I Forgot Myself Looking at You) sont des actions simples, efficaces mais néanmoins pertinentes.
Si son homonyme préraphaélite tentait par l'art de rétablir une certaine idée de la morale, notre jeune artiste lui, tout aussi romantique, vient ébranler, à coup d'accords de guitares les codes de celui-ci.
Si l'été islandais est connu pour ne voir se coucher le soleil, il accueille cette année une expérience artistique intéressante : Villa Reykjavik. Transformer la baie des fumées en Chelsea new yorkais elfique est un défi intrigant. Un certain nombre de galeries invitées se sont prêtées au jeu curatorial autour d'évènements divers (performances, concerts...). Le 16 Juillet dernier, c'est l'artiste anglais William Hunt qui marqua les esprits avec sa performance poetico-scabbreuse.
Debout sur une échelle, ancrée tant bien que mal dans un océan à 11°c, au large d'Ægissíða, William Hunt armé de sa guitare, comme il le fait souvent dans ses performances burlesques, a mis le feu à celle-ci. S'immolant lui même, ce n'est qu'après quelques instants qu'il se jeta en mer, illustrant ainsi parfaitement la rangaine Youngienne "it's better to burn out than to fade away". Les photos de cette performance épique sont d'une grande beauté et traduise la volonté esthétique de l'artiste.
Entre performance défiant les limites corporelles et spectacle esthétique questionnant le statut iconique du guitariste chanteur, les oeuvres de Hunt, toujours d'une grande prouesse, tant intellectuelle que physique, sont d'une poésie tendre sans pour autant négliger l'aspect analytique. Jouer de la guitare et chanter sous l'eau (Put your foot down), à l'envers (The impotence of radicalism in the face of all these extreme positions) ou le visage recouvert de crème (I Forgot Myself Looking at You) sont des actions simples, efficaces mais néanmoins pertinentes.
Si son homonyme préraphaélite tentait par l'art de rétablir une certaine idée de la morale, notre jeune artiste lui, tout aussi romantique, vient ébranler, à coup d'accords de guitares les codes de celui-ci.
lundi 26 juillet 2010
Genealogies of pain : aux racines de l'art.
Alors que certains remontent l'arbre de la douleur en tentant de découvrir les racines du mal, d'autres explorent les méandres de l'illustration. S'il existe bel et bien un lien entre chaque individu, une hérédité culturelle, les pratiques divergent et les stratégies en révèlent les égos.
En avril déjà, on s'interrogeait sur le statut relatif de Marilyn Manson comme artiste plasticien. Ses expositions se multipliant, le phénomène ne pouvait laisser indifférent. Depuis 2002 et sa première exposition dans un lieu alternatif de Los Angeles, passant en 2004 par le Lutetia de Paris, sa première tentative d'incursion dans le milieu de l'art contemporain ne s'est faite réellement qu'en 2008, en marge de l'Art Basel Miami. Mais depuis fin juin, c'est carrément la Kunsthalle de Vienne qui lui a tendu les bras... Une analyse poussée de sa progression professionnelle serait pertinente et dévoilerait certainement une stratégie de communication efficace. Voir ses aquarelles exposées dans un lieu reconnu aux côtés d'un Keith Haring ou autre Subodh Gupta est un vrai tournant dans sa carrière. Dommage que dans une interview on l'entende dire qu'il ne peint pas avec précision car sinon, il ferait de la photographie... Conception relativement rétrograde pour un artiste contemporain. Et dommage enfin, qu'il ait eu besoin d'inviter David Lynch (un autre outsider) à partager l'affiche par manque d'assurance...
Skoptic syndrome (Jack),2001
D'autres se soucient bien moins des retombées et ne visent pas de suite un solo show au Guggenheim... Pj Harvey s'est lancée sans peur et avec une grande spontanéité dans la mystérieuse aventure du dessin. Invitée par le journal littéraire Zoetrop All Story (lancé par Francis Ford Coppola), elle illustre au crayon et en sculpture (lui rappelant sans doute les oeuvres de sa mère), sans prétention, les textes de Woody Allen et Jim Shepard entre autres...
box of gulls, 2010
Ces deux musiciens aux multiples talents se décomplexent et nous livrent sans retenu leurs univers fantasmagoriques. Entre art brut et surréalisme, ils incarnent un nouveau regard rock sur l'art actuel, peut-être un nouveau -isme, une nouvelle vague...
En avril déjà, on s'interrogeait sur le statut relatif de Marilyn Manson comme artiste plasticien. Ses expositions se multipliant, le phénomène ne pouvait laisser indifférent. Depuis 2002 et sa première exposition dans un lieu alternatif de Los Angeles, passant en 2004 par le Lutetia de Paris, sa première tentative d'incursion dans le milieu de l'art contemporain ne s'est faite réellement qu'en 2008, en marge de l'Art Basel Miami. Mais depuis fin juin, c'est carrément la Kunsthalle de Vienne qui lui a tendu les bras... Une analyse poussée de sa progression professionnelle serait pertinente et dévoilerait certainement une stratégie de communication efficace. Voir ses aquarelles exposées dans un lieu reconnu aux côtés d'un Keith Haring ou autre Subodh Gupta est un vrai tournant dans sa carrière. Dommage que dans une interview on l'entende dire qu'il ne peint pas avec précision car sinon, il ferait de la photographie... Conception relativement rétrograde pour un artiste contemporain. Et dommage enfin, qu'il ait eu besoin d'inviter David Lynch (un autre outsider) à partager l'affiche par manque d'assurance...
Skoptic syndrome (Jack),2001
D'autres se soucient bien moins des retombées et ne visent pas de suite un solo show au Guggenheim... Pj Harvey s'est lancée sans peur et avec une grande spontanéité dans la mystérieuse aventure du dessin. Invitée par le journal littéraire Zoetrop All Story (lancé par Francis Ford Coppola), elle illustre au crayon et en sculpture (lui rappelant sans doute les oeuvres de sa mère), sans prétention, les textes de Woody Allen et Jim Shepard entre autres...
box of gulls, 2010
Ces deux musiciens aux multiples talents se décomplexent et nous livrent sans retenu leurs univers fantasmagoriques. Entre art brut et surréalisme, ils incarnent un nouveau regard rock sur l'art actuel, peut-être un nouveau -isme, une nouvelle vague...
vendredi 16 juillet 2010
Candyfornia.
Alors qu'en 1965, les Beach Boys entonaient un "California Girls" mémorable et historique, nous voici 35 ans plus tard, face à une Katy Perry très en forme qui avec "California Gurls" version ghetto-kitch (en hommage à Big star !) flirte avec le succès de l'été.
C'est l'univers visuel qui nous a interpellé ici. En effet, le clip montrant la chanteuse en naïade se prélassant dans un nuage de barbe à papa nous a fortement rappelé l'oeuvre de l'artiste Will Cotton.
Même univers inspiré tant de Hansel et Gretel que de Charlie et la chocolaterie, où glaces fondantes, crémes dégoulinantes et oppulence sont légions. Mais, la gourmandise s'allie ici à la luxure... Des femmes allanguies peuplent ces décors oniriques et deviennent elles-même des friandises...
Ce n'est pas un hasard donc si l'artiste américain fait partie de la direction artistique de ce clip dirigé par Mathew Cullen...
Quand l'art contemporain s'immice dans la pop mainstream, elle en deviendrait presque comestible...
C'est l'univers visuel qui nous a interpellé ici. En effet, le clip montrant la chanteuse en naïade se prélassant dans un nuage de barbe à papa nous a fortement rappelé l'oeuvre de l'artiste Will Cotton.
Même univers inspiré tant de Hansel et Gretel que de Charlie et la chocolaterie, où glaces fondantes, crémes dégoulinantes et oppulence sont légions. Mais, la gourmandise s'allie ici à la luxure... Des femmes allanguies peuplent ces décors oniriques et deviennent elles-même des friandises...
Ce n'est pas un hasard donc si l'artiste américain fait partie de la direction artistique de ce clip dirigé par Mathew Cullen...
Quand l'art contemporain s'immice dans la pop mainstream, elle en deviendrait presque comestible...
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