Les frontières entre les arts sont de plus en plus floues, on observe les artistes devenir musiciens, les musiciens s'associer avec des artistes, mais qu'en est-il des musiciens ayant une pratique artistique ?
D'une part, et d'une manière assez logique, certains, issus d'écoles d'art, n'ont fait que poursuivre, avec plus ou moins de succès une double pratique : David Bowie, mais surtout Alan Vega, David Byrne, Kim Gordon...
La Minerve Sonique présente d'ailleurs actuellement dans son exposition "The Noise Paintings", à la galerie Glenn Horwitz de New York, un ensemble de nouvelles pièces mélant habilement corpus graphique et concept formel.
D'autres, comme soudainement révélé, nous délivrent une part de leur mythologie personnelle au travers d'oeuvres plastiques au statut pour le moins intriguant.
C'est le cas de Brian Warner. Ce cher reverend Manson, entre deux psalmodies électriques, se complait à réaliser, certes, mais également à dévoiler, sans pudeur, son travail pictural. A lire à ce sujet "Marilyn Manson : La part maudite" dans BC ( summer 2009). Il nous laisse impassible et presque hébété face à une galerie de portraits, réels (son amie Rachel, Hitler, Kerry King...) ou fantasmés. Son aquarelle dégoulinante et maladroite s'infiltre dans notre flux rétinien et questionne notre jugement. Que faire de cette absinthe séductrice et dangereuse ?
Déjà deux expositions lui ont été consacré. La troisième s'ouvre aujourd'hui en Grêce, à Athènes...Hell, ect .
On ne remet pas en question l'investissement, tant intellectuel que personnel. La démarche est noble et plutôt bien cernée. Mais notre dandy démiurge voit grand et à la manière d'un Breton qui poserait un manifeste ou d'un Greenberg qui nommerait un nouveau mouvement, il a conceptualisé la Celebritarian Corporation. Mouvement mélant surréalisme et pop art dont le questionnement récurrent est celui de la quête de la gloire. Lui qui dès le début de sa carrière annoncait son désir de devenir la plus grande star sur terre sait de quoi il parle... Cette corporation possède au-delà de son concept, de ses "membres", son propre logo... (les symboles alchimiques notamment, mais également historiques sont souvent utilisés et détournés dans le monde mansonien. Reste que ce dernier se rapproche étrangement d'un autre mouvement, Thee Temple ov Psychick Youth d'un autre artiste-musicien hybride, Genesis P-Orridge...).
Si Manson déclare volontiers que ses peintures sont le prolongement de sa musique, viennent-elles s'insérer dans le prolongement de l'histoire ? La vraie prise de risque n'est pas celle qu'il prend en épousant une carrière d'artiste, mais serait celle prise par un commissaire d'expo visionnaire qui le présenterait, à l'instar de Kim Gordon, aux côtés d'artistes contemporains...
mercredi 28 avril 2010
mardi 27 avril 2010
j'irai chier dans ton vomi.
Bel hommage de l'artiste Jim Lambie au groupe parisien...
Si les acolytes d'Eric Debris ont connu une plus grande reconnaissance au Royaume-Uni qu'en France, il parait alors normal que ce soit un artiste écossais qui vienne les citer.
La France passe parfois à côté de ses propres joyaux, heureusement que d'autres sont là pour les célébrer. Alors que l'on se souvient seulement que l'on ira cracher sur vos tombes, n'oublions pas que chier dans un vomi peut être tout autant blasphématoire...
Jim Lambie, pour cette exposition au Modern Institute, présente un ensemble d'oeuvres sur metal, dont ces fameux assemblages de feuilles pliées. Si l'on aime chez lui ses titres poétiques bercés de musique rock, il faut également apprécier ses choix de titres d'exposition... Entre autres : Unknown Pleasures, P.I.L, Television, The Kinks, The Byrds, Thirteenth Floor Elevator, Boy Hairdresser (le groupe dans lequel il a joué), Voidoids....
Ce que fait Jim Lambie depuis plus de dix ans cotoie étrangement une forme de perfection, où l'abstraction se mêle à la banalité du quotidien, où la rigueur de l'exécution se joue de l'impulsivité adolescente, où la célébration de la couleur porte le flambeau d'une violence punk.
Si Metal urbain déclarait "les hommes morts sont dangeureux" celui-ci est bien vivant et l'est tout autant !
Si les acolytes d'Eric Debris ont connu une plus grande reconnaissance au Royaume-Uni qu'en France, il parait alors normal que ce soit un artiste écossais qui vienne les citer.
La France passe parfois à côté de ses propres joyaux, heureusement que d'autres sont là pour les célébrer. Alors que l'on se souvient seulement que l'on ira cracher sur vos tombes, n'oublions pas que chier dans un vomi peut être tout autant blasphématoire...
Jim Lambie, pour cette exposition au Modern Institute, présente un ensemble d'oeuvres sur metal, dont ces fameux assemblages de feuilles pliées. Si l'on aime chez lui ses titres poétiques bercés de musique rock, il faut également apprécier ses choix de titres d'exposition... Entre autres : Unknown Pleasures, P.I.L, Television, The Kinks, The Byrds, Thirteenth Floor Elevator, Boy Hairdresser (le groupe dans lequel il a joué), Voidoids....
Ce que fait Jim Lambie depuis plus de dix ans cotoie étrangement une forme de perfection, où l'abstraction se mêle à la banalité du quotidien, où la rigueur de l'exécution se joue de l'impulsivité adolescente, où la célébration de la couleur porte le flambeau d'une violence punk.
Si Metal urbain déclarait "les hommes morts sont dangeureux" celui-ci est bien vivant et l'est tout autant !
mardi 20 avril 2010
GagaKoh...lonisation.
On a vu Cameron Jamie s'entourer des Melvins, Banks Violette de Sunn O, Matthew Barney de Dave Lombardo, Joao Onofre du groupe Darkmoon, Erik Smith du groupe Samath, Bjarne Melgaard de Snorre Ruch, Christoph Büchel de I love UFO...
Tous ont été des collaborations fructueueses, des prolongements évidents à l'oeuvre et des confrontations heureuses...
Quand l'artiste fait intervenir un musicien, un groupe dans le but de récupérer de manière formelle, l'identité même de celui-ci, Il convoque alors, un ensemble de référents, de caractéristiques qui s'incluent aussitôt dans le principe à l'oeuvre. Il y a une conscience de l'échange, un bénéfice à la référentialité et surtout un apport au discours.
On voit depuis quelques temps un rapprochement surprenant entre l'artiste Terence Koh et Lady Gaga. On vous en parlait déjà ici, mais l'hybridation a pris et le fruit est consommé. Dans un premier temps il a réalisé, à l'instar de Damien Hirst quelques mois plus tôt, le piano de celle ci lors de son duo avec un certain Sir John, puis à la manière d'un outil promotionnel dont on ne sait à qui il profite, a circulé une video (d'artiste?) les présentant tous les deux en train de trier des perles... Mais ce soir, les cartes seront jouées et nous connaitrons ce qui relie ces deux protagonnistes. Ils présentent en effet une "performance" intitulée GagaKoh à Tokyo... Notons juste que la dite performance a lieu pour un lancement de la marque cosmétique Mac !!!
Cette étrange collaboration née dans les paillettes et consummée dans le champagne, dont les seuls retours sont ceux donnés par la presse people, a de quoi surprendre. Elle peut marquer une capacité sans borne de Terence Koh a dépasser les limites de l'art, elle peut simplement symboliser une amitié hors norme dont les heures jouissives sont vouées à l'entertainement, elle peut aussi être un plan marketing promotionnel, ou tout simplement marquer la décrédibilisation de l'un au pofit de l'inctellectualisation de l'autre... Convoquer les acteurs de l'underground est un acte productif mais cotoyer une icône pop remet tout en question... Où sont donc les guitares ?
Tous ont été des collaborations fructueueses, des prolongements évidents à l'oeuvre et des confrontations heureuses...
Quand l'artiste fait intervenir un musicien, un groupe dans le but de récupérer de manière formelle, l'identité même de celui-ci, Il convoque alors, un ensemble de référents, de caractéristiques qui s'incluent aussitôt dans le principe à l'oeuvre. Il y a une conscience de l'échange, un bénéfice à la référentialité et surtout un apport au discours.
On voit depuis quelques temps un rapprochement surprenant entre l'artiste Terence Koh et Lady Gaga. On vous en parlait déjà ici, mais l'hybridation a pris et le fruit est consommé. Dans un premier temps il a réalisé, à l'instar de Damien Hirst quelques mois plus tôt, le piano de celle ci lors de son duo avec un certain Sir John, puis à la manière d'un outil promotionnel dont on ne sait à qui il profite, a circulé une video (d'artiste?) les présentant tous les deux en train de trier des perles... Mais ce soir, les cartes seront jouées et nous connaitrons ce qui relie ces deux protagonnistes. Ils présentent en effet une "performance" intitulée GagaKoh à Tokyo... Notons juste que la dite performance a lieu pour un lancement de la marque cosmétique Mac !!!
Cette étrange collaboration née dans les paillettes et consummée dans le champagne, dont les seuls retours sont ceux donnés par la presse people, a de quoi surprendre. Elle peut marquer une capacité sans borne de Terence Koh a dépasser les limites de l'art, elle peut simplement symboliser une amitié hors norme dont les heures jouissives sont vouées à l'entertainement, elle peut aussi être un plan marketing promotionnel, ou tout simplement marquer la décrédibilisation de l'un au pofit de l'inctellectualisation de l'autre... Convoquer les acteurs de l'underground est un acte productif mais cotoyer une icône pop remet tout en question... Où sont donc les guitares ?
jeudi 15 avril 2010
Du it au ça
Matthew Stone est un "it-artist"...
Non pas un accessoire éphémère mais une figure tendance et récurrente, qui revient de saison en saison. Il est ce petit bijoux créatif, frais et prometteur que tout le monde s'arrache. Si le milieu de la mode a tenté de s'en saisir, ce jeune artiste frivole mais pas désinvolte dit se préserver et se concentrer sur son oeuvre. Mais on aime se montrer avec son Stone... Gareth Pugh a fait appel à lui pour mettre en musique ses défilés, les foules se bousculent à ses soirées Boombox, et l'on aime se montrer à ses salons de discussions philosophiques... Ce magnétisme Matthew Stone le doit à son pouvoir shamanique qu'il aime cultiver...Et son oeuvre (analysée là) toute entière s'en resssent. Une danse de corps caravagiens noyés dans une pénombre inquiétante qui les absorbe peu à peu...Du it il passe au ça... Ses photographies, où le charnel devient rituel, relèvent du ça... Elles dépassent l'interdit, sont intemporelles et omnipotentes. Leur monstration sculpturale s'extrait du cadre, brave les lois et vous happe. Cette capacité extraordinaire à dévoiler le corps, l'être profond, a profité dernièrement au groupe "These new puritans" pour le clip de "Attack Music".
Matthew Stone, DJ a ses heures, ne cache pas son amour pour la musique et n'en est pas à sa première expérience. Le groupe SCUM avait déjà fièrement exposé sa collaboration avec l'artiste.
Les Puritans sont un "it-band"... Phénomène "hype" dès la sortie du premier album, les voici revenus avec "Hidden", empreintant à Matthew Stone peut-être, un ésotérisme fragile... Eux aussi ce sont frottés au milieu de la mode aux côtés d'Hedi Slimane, eux aussi ont joué les stars en vogue, et tentent désormais de s'acheter une légitimité artistique sous l'oeil avisé de notre artiste lapidaire. Les images parlent d'elle même, la musique moins !
Si musicalement, il n'y aura ici aucun jugement de valeur (par manque d'écoute), on sait d'ores et déjà que ceux-ci ne nous permettrons pas d'atteindre notre ça, encore moins notre surmoi...
Non pas un accessoire éphémère mais une figure tendance et récurrente, qui revient de saison en saison. Il est ce petit bijoux créatif, frais et prometteur que tout le monde s'arrache. Si le milieu de la mode a tenté de s'en saisir, ce jeune artiste frivole mais pas désinvolte dit se préserver et se concentrer sur son oeuvre. Mais on aime se montrer avec son Stone... Gareth Pugh a fait appel à lui pour mettre en musique ses défilés, les foules se bousculent à ses soirées Boombox, et l'on aime se montrer à ses salons de discussions philosophiques... Ce magnétisme Matthew Stone le doit à son pouvoir shamanique qu'il aime cultiver...Et son oeuvre (analysée là) toute entière s'en resssent. Une danse de corps caravagiens noyés dans une pénombre inquiétante qui les absorbe peu à peu...Du it il passe au ça... Ses photographies, où le charnel devient rituel, relèvent du ça... Elles dépassent l'interdit, sont intemporelles et omnipotentes. Leur monstration sculpturale s'extrait du cadre, brave les lois et vous happe. Cette capacité extraordinaire à dévoiler le corps, l'être profond, a profité dernièrement au groupe "These new puritans" pour le clip de "Attack Music".
Matthew Stone, DJ a ses heures, ne cache pas son amour pour la musique et n'en est pas à sa première expérience. Le groupe SCUM avait déjà fièrement exposé sa collaboration avec l'artiste.
Les Puritans sont un "it-band"... Phénomène "hype" dès la sortie du premier album, les voici revenus avec "Hidden", empreintant à Matthew Stone peut-être, un ésotérisme fragile... Eux aussi ce sont frottés au milieu de la mode aux côtés d'Hedi Slimane, eux aussi ont joué les stars en vogue, et tentent désormais de s'acheter une légitimité artistique sous l'oeil avisé de notre artiste lapidaire. Les images parlent d'elle même, la musique moins !
Si musicalement, il n'y aura ici aucun jugement de valeur (par manque d'écoute), on sait d'ores et déjà que ceux-ci ne nous permettrons pas d'atteindre notre ça, encore moins notre surmoi...
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