A ajouter à notre classification ci-dessous, dans la catégorie semper gaudium : Richard Wright.
Il n'est pas cet écrivain noir à la plume trempée de courage, il n'est pas non plus ce musicien psychédélique au clavier ténébreusement jazzy, et encore moins ce gardien de but aussi à l'aise dans une cage que sur un tracteur. Richard Wright est artiste, et qui plus est, artiste anglais. Cette précision identitaire trouve une pertinence toute particulière au regard du rapport qu'entretient l'artiste avec la musique. Adoubé récemment par l'establishement anglais sous le glaive du Turner Prize, Richard Wright voit enfin son travail devenir oeuvre aux yeux du grand public. Et de ce fait, cette médiatisation soudaine met en lumière son autre activité : la musique donc. Richard Wright est également le guitariste du groupe Correcto. Il faut dire que la présence du batteur des Franz Ferdinand au sein de celui-ci avait déjà attiré quelques curieux...
Un premier album sorti chez Domino Pias en 2008 dont la pochette était réalisée par l'artiste lui-même (qui aurait pu être mieux placé ?) propose un rock post-punk, un brin arty, mais sans grande surprise au final (et dont "Do it better" est le deuxieme single). Se définissant comme un "art school punk band", les Correcto se font d'abord plaisir. Il y a chez eux, cette urgence primaire à faire du rock, mais peut-être que le groupe existe simplement par évidence.
On retiendra de Richard Wright, non pas ses guitares gémissantes, mais une oeuvre absolument divine de subtilité et de force. Entre enluminure moyenâgeuse et delicatesse conceptuelle, ses wall paintings viennent frôler, dans un élan éphémère et fragile, les murs froids et atonaux des galeries et musées. Certains s'étonnent même qu'il réalise lui-même ses oeuvres (sans aide d'assistant), et à la main en plus. Musicien moyen mais artiste génial, une règle?
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