On le sait, le rap est plutôt coutumier du remix, de la réappropriation, réochestration, détournements et réévaluations d'une culture présentée supérieure pour la remodeler à son image (Lacoste inclus ?). Etranges miroirs et étranges procédés qui trouvent une expression magnifiée chez un artiste comme Kehinde Wiley.
Dans ce cas, pas très surprenant de retrouver sur la pochette de The Blueprint 3, nouvel album de Jay-Z, un style directement récupéré chez Georges Rousse. Apparemment, il est allé jusqu'à copié le procédé de l'artiste français (peinture patiente, précise, méticuleuse et mathématique) de chaque élément, ode à la perspective, refusant Photoshop et renouant ainsi avec des valeurs "traditionnelles" reprises dans l'accumulation des instruments acoustiques de l'image et la guerre déclarée à l'informatique débordante, envahissante, pratique mais dangereuse (cf. DOA (Death Of Auto-Tune), 1er single de cet album). Difficile de jouer pour autant les "Pères la Vertu" quand on prend autant de liberté avec le droit d'auteur (véritable fierté nationale !)....
Pour les plus pointus, on peut également y avoir une extension Epidemik des travaux de Joël Hubaut dans le rassemblement accumulatif par couleur des éléments.... Joël Hubaut ou l'équivalent du vynil aux beats mythiques mais oubliés remis aux goûts du jour par un jeune DJ téméraire et explorateur.... comme l'est / a été / est toujours Jay-Z ?
Jay-Z, The Blueprint 3 :
Georges Rousse, Matadero 2007, c. : Georges Rousse, Galerie RX, ADAGP :
Joël Hubaut, Epidemik :
mardi 25 août 2009
jeudi 20 août 2009
(Dis)cover art.
Il faudrait discerner les différents niveaux de télescopage entre art et pochette de disque:
1-les artistes qui introduisent dans leurs oeuvres ce matériau riche.
2-les groupes qui font appel aux artistes pour réaliser leur pochette.
3-les artistes qui font référence à des pochettes réalisées par d'autres artistes (Sgt Pepper de Peter Blake). On atteint ici une mise en abîme périlleuse mais néanmoins intéressante.
La pochette de disque s'est immiscée dans le champ de l'art contemporain depuis un certain temps. Porteuse de vérités d'une culture populaire toujours plus incisive, elle est un référent incontournable. Aussi, qu'elle soit présentée dans son apparence la plus tangible ou associée à d'autres (Christian Marclay, Graham Dolphin...) ou qu'elle se fonde dans un ensemble cohérent (Andrea Mastrovito, Gregor Hildebrandt...), son emploi nous interpelle parce que l'objet est reconnaissable en tant que tel et donne du sens à l'oeuvre.
Que penser alors du concept Paint my album des jeunes anglais Anthony Richardson and Diarmuid White ? Soit repeindre à l'aide de Microsoft Paint des pochettes de disques.
Au-delà du jeu de reconnaissance, de mémoire, il y a la question de l'amateurisme et de ce qu'il apporte au réel. Ce concept dresse quand même un certain état des lieux de ce que pourrait être le panthéon des" cover art". La pochette de disque est un élément trivial appartenant à la "low culture", si par l'art ce signifiant atteint les sphères de la "high culture", que devient-il lorsqu'il replonge en dessous du "low" ?
Andrea Mastrovito, Untitled (Sepultura), 2003, peinture, collage et découpe sur bois, 31 x 31 cm.
Gregor Hildbrandt, Joy Division – Substance, 2007, Bande magnétique sur toile. 174 x 134,7 cm.
Pochettes vues sur Paint My Album.
1-les artistes qui introduisent dans leurs oeuvres ce matériau riche.
2-les groupes qui font appel aux artistes pour réaliser leur pochette.
3-les artistes qui font référence à des pochettes réalisées par d'autres artistes (Sgt Pepper de Peter Blake). On atteint ici une mise en abîme périlleuse mais néanmoins intéressante.
La pochette de disque s'est immiscée dans le champ de l'art contemporain depuis un certain temps. Porteuse de vérités d'une culture populaire toujours plus incisive, elle est un référent incontournable. Aussi, qu'elle soit présentée dans son apparence la plus tangible ou associée à d'autres (Christian Marclay, Graham Dolphin...) ou qu'elle se fonde dans un ensemble cohérent (Andrea Mastrovito, Gregor Hildebrandt...), son emploi nous interpelle parce que l'objet est reconnaissable en tant que tel et donne du sens à l'oeuvre.
Que penser alors du concept Paint my album des jeunes anglais Anthony Richardson and Diarmuid White ? Soit repeindre à l'aide de Microsoft Paint des pochettes de disques.
Au-delà du jeu de reconnaissance, de mémoire, il y a la question de l'amateurisme et de ce qu'il apporte au réel. Ce concept dresse quand même un certain état des lieux de ce que pourrait être le panthéon des" cover art". La pochette de disque est un élément trivial appartenant à la "low culture", si par l'art ce signifiant atteint les sphères de la "high culture", que devient-il lorsqu'il replonge en dessous du "low" ?
Andrea Mastrovito, Untitled (Sepultura), 2003, peinture, collage et découpe sur bois, 31 x 31 cm.
Gregor Hildbrandt, Joy Division – Substance, 2007, Bande magnétique sur toile. 174 x 134,7 cm.
Pochettes vues sur Paint My Album.
mercredi 19 août 2009
Anti Satan /Anti Black (Anti world is on my back).
Tout vient d'un spot publicitaire d'une nouvelle marque de jean : Anti Sweden. Une agence de design norvégienne Anti a décidé de déterrer des zombies à l'aide de pelles en or. En s'inspirant de ce que la Norvège a offert au monde de plus sombre, le black metal, cette campagne est un coup de génie, un coup d'Odin ! Rappelons quand même que les membres de l'Inner Circle étaient en guerre "intellectuelle" avec les ennemies suédois.
Justin Bartlett y déverse ses "killustrations" toujours plus ciselées et maléfiques (celui-là même qui réalise grand nombre d'art covers). Sunn o))) noie de son drone envoûtant des images inversées. On vous plonge ici dans une atmosphère des plus paganistes. Et la marque manie les codes à merveilles : croix inversées, bouc, pentagramme... Il y en aurait presque un peu trop ! Mais la vidéo rappelle dangereusement une œuvre de Marco Roso. Artiste new yorkais aux multiples facettes, il s'est fait connaitre notamment grâce à une vidéo remarquable "Headbangers..." dans laquelle de jeunes femmes secouent leurs cheveux à la manière d’un Kerry King (à nouveau chevelu) !
Les images sont ralenties et diffusées à l'envers (allusion aux sataniques backward tapes) et produisent un effet hypnotique et troublant.
Anti sweden, même en faisant appel aux maîtres des lieux, sombre quand même dans le déjà-vu. Mais tout n'est qu'une histoire de séduction et d'envoûtement : le marketing !
Marco Roso - Headbangers of the world Unite...Hell is Here- video 2004
Justin Bartlett y déverse ses "killustrations" toujours plus ciselées et maléfiques (celui-là même qui réalise grand nombre d'art covers). Sunn o))) noie de son drone envoûtant des images inversées. On vous plonge ici dans une atmosphère des plus paganistes. Et la marque manie les codes à merveilles : croix inversées, bouc, pentagramme... Il y en aurait presque un peu trop ! Mais la vidéo rappelle dangereusement une œuvre de Marco Roso. Artiste new yorkais aux multiples facettes, il s'est fait connaitre notamment grâce à une vidéo remarquable "Headbangers..." dans laquelle de jeunes femmes secouent leurs cheveux à la manière d’un Kerry King (à nouveau chevelu) !
Les images sont ralenties et diffusées à l'envers (allusion aux sataniques backward tapes) et produisent un effet hypnotique et troublant.
Anti sweden, même en faisant appel aux maîtres des lieux, sombre quand même dans le déjà-vu. Mais tout n'est qu'une histoire de séduction et d'envoûtement : le marketing !
Marco Roso - Headbangers of the world Unite...Hell is Here- video 2004
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