jeudi 18 septembre 2008

Thomas Lélu : What is this shit?

"What is this shit?". C'est avec cette phrase assassine que Greil Marcus débute sa chronique de l'album Self-portrait de Bob Dylan. La question ne se posait pas seulement à la charmante pochette auto-réalisée par le grand Zimmerman, mais à l'album dans son ensemble. C'est le cri de la déception, de la frustation liée à la redescente après des chef-d'oeuvres tels que Blonde on Blonde, Highway 61 revisited ou The Freewheelin'.
"What is this shit?", c'est la question que l'on se pose quand on voit les dernières pièces de Thomas Lélu. Après la série des After franchement brillante jusque dans son humour sous-tendue et un Manuel de la photo ratée dans la même lignée, on reçoit une sacrée douche froide. Les photos pornos peinturlurées ou les jeux de mots-ramucho (after Bigdil) du genre Air de Paris Hilton, Emmanuel Perrotintin au Congo.... ne sont pas dignes d'un artiste en qui on a pu fondé quelques espoirs salvateurs.
D'accord, Self-portrait est un double album, donc long dans sa fadeur, mais Dylan a su relever la barre après ça. Il faudrait donc voir à ce que cette période ne dure trop longtemps pour Thomas. La dernière pièce Untitled présentée chez Cosmic Galerie (impression superposant une oeuvre de McCarthy sur une de Lewitt) n'est franchement pas là pour nous rassurer.
Attention, M. Lélu. Vous risquez de ne jamais avoir droit à votre "Never Ending Tour".....
"Self-portrait", Bob Dylan :
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Thomas Lélu :
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lundi 15 septembre 2008

Mechanical Animals : le polyptyque de Manson.

Il y a 10 ans de cela, Marilyn Manson sortait la pierre angulaire de son triptyque. Mechanical Animals marquait la véritable révolution de Manson et affichait un réel goût de la provocation, bien plus pervers et profond que les attaques de front menées jusque là.
Conçu comme un dyptique, l'album est traité comme une oeuvre d'art pop. La longue liste des références visibles englobent notamment Warhol (comme toujours....), mais aussi Orlan, Vanessa Beecroft, Olaf Breuning, Matthew Barney ou Jean-Pierre Raynaud.... Le "Great Big White World" d'ouverture permet de s'immiscer dans la perspective aseptisée de la maison monacale de l'artiste français. Vouée à l'auto-destruction, les deux oeuvres se moirent dans leur décadence contenue.
Si le "Rock est mort" avec cet album, il est mort heureux....
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Jean-Pierre Raynaud :
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