Sympathy for the devil(s): on tour!

Sympathy for the devil, c'est quoi ? C'est la première chanson de l'album des Rolling Stones Beggars Banquet. Beggars Banquet a, lui, donné son nom au célèbre label anglais de la fin des années 1970 à l'origine des sorties de groupes mythiques comme The Fall (inspiré de la chute de Camus) ou Bauhaus (inspiré de l'école architecturale (et bien plus) allemande de la fin des années 1910). Beggars Banquet a eu deux pochettes : une blanche façon carton d'invitation (deux semaines seulement après la sortie de l'album éponyme des Beatles dont la monochrome blancheur (indépassable mythe de la pochette de disque) est réalisée par le conceptuel Richard Hamilton, alors que l'album des Stones est précisement une provocante réaction contre ces mêmes Beatles) et une autre, qui n'arrivera qu'avec la version cd, de toilettes graffées (ni par Basquiat, ni par Haring, ni par Jonone, ni par Daze... malheureusement...). Alors oui, Sympathy for the devil, c'est aussi le titre du non moins célèbre documentaire de Godard, expérimentation décomplexée à partir de l'enregistrement de la chanson, qui finira en Europe dénommé One + One (?), titre qui deviendra celui d'un album de Badly Drawn Boy, le garçon mal dessiné le plus talentueux du songwriting anglais. Cette fois, c'est sûr, vous vous dîtes que tout est lié, que la grande conspiration artistico-musico-prophetico-médiatique s'étend à l'inifini.... Peut-être bien car Sympathy for the devil c'est aussi le titre d'une exposition qui se tenait au Moca de Chicago jusqu'en janvier, décrivant, comme l'indique le sous-titre (art and rock and roll since 1967), les relations, échanges et interconnexions de l'art et de la musique du diable, ces quarante dernières années (pourquoi ne pas être remonté aux racines avec le Girls with their hero de Peter Blake de 1959... pour faire un compte rond : 40 ans ? pour céléber la double sortie en 1967 du Sgt pepper's des Beatles (pochette de... Blake) et du Velvet Underground & Nico (pochette de Warhol).... Qui a dit que l'utilisation de l'art dans les pochettes de disque était une bonne idée ?). Une exposition passionnante, intriguante, intelligente, qui se retrouve avec plaisir dans un très bel ouvrage aux éditions Yale University Press (ça fait toujours classe...). Si vous l'avez loupée, pas de panique : elle sera, comme en tournée, du 31 mai au 8 septembre au MCA North Miami puis du 9 octobre au 11 janvier 2009 au MAC de Montréal.... Quand on vous dit que la conspiration progresse et se rapproche de vous ! Tout simplement diabolique....

Untitled (For you, Kelly, in long respect and admiration)

Utiliser du Dan Flavin pour faire de la pole dance ? Une seule question : mais pourquoi n'y a-t-on pas pensé plus tôt ?....
Pourtant dans le clip Work de Kelly Rowland, l'utilisation et la compréhension littérale de la volonté de l'artiste frôle la perfection : "I like my use of light to be openly situational in the sense that there is NO invitation to meditate, to contemplate". D. Flavin
"Check it baby, get it baby, check it baby, get it, work.
Do it baby, do, do it baby, get it, put it in.
Check it baby, get it baby, check it baby, get it, work.
Do it baby, do, do it baby, get it, go hard". K. Rowland

Audi A4 : 99 cent

Lorsqu' Audi s'engage dans l'art, il s'y engage à fond. Mécène du Palais de Tokyo, instigateur du Audi Talents Awards récompensant les jeunes talents de quatre disciplines "artistiques", Audi décide même désormais de parsemer ses spots publicitaires de références implicites à l'art contemporain. Regardez plutôt : Andy Warhol, Andreas Gursky, Katharina Fritsch, voire l'armée de Xi'an.... joli plateau ! A vous de jouer....

Wind & Fire

Du vent et du feu, voilà ce que draine Earth sur scène lors de ce concert à Tourcoing (ville ode au duo Alan Vega et Martin Rev....) comme un troublant hommage à l'Amérique profonde. The Bees Made Honey in the Lion’s Skull, leur dernier album est réflexif, beau et inquiétant comme le Christina's World d'Andrew Wyeth.... Et dire qu'une guitare peut aussi s'utiliser comme ça.
Un article sur Earth sans mentionner K. Cobain ?.... Inimaginable !

Elmgreen & Dragset : Haute couture

Quand certains ont la brillante idée de marier art contemporain et musique, d'autres convient des stylistes renommés à la grande fête de la création.... le duo dano-norvégien Michael Elmgreen et Ingar Dragset propose une variations de style jusqu'au 8 mars à la galerie Emmanuel Perrotin. Bien que l'on les préfère dans leurs oeuvres personnelles (la série des puissantes "powerless structures"), la rencontre d'un certain intellectualisme sculptural avec la mode permet de mettre en lumière le pouvoir esthétique de l'oeuvre première, démarche finalement relativement salvatrice à notre époque....

Pour mémoire, une oeuvre qui pourrait bien faire du bruit.... le talent, un don du ciel ?

Fondation Cartier / Piss Factory

Land 250 - Patti Smith : 28 mars - 22 juin 2008 à la Fondation Cartier.
Certes il est toujours compliqué, voire polémique, de faire entrer dans le champ restreint de l'art des personnalités qui jouent avec les frontières. Après David Lynch dont l'oeuvre graphique et peinte ne frôlait que de très loin son génie cinématographique (ses films d'ailleurs, et notamment le dernier Inland Empire, par la mise en scène, l'éclairage et l'utilisation parfaite et psychotique du son et des musiques, sont sans doute bien plus près du statut d'oeuvres que ses peintures.... l'art s'est dématérialisé depuis les années 1960...), la toujours aventureuse Fondation Cartier offre carte blanche à Patti Smith. Poursuivant une politique de transversalité depuis sa création, saluons le courage de Cartier de donner à voir autant de démarches singulières. Alors, Patti Smith, artiste ? Est-ce vraiment la question ? Réponse en tout cas dès le 28 mars pour une exposition globale, recoupant toutes les formes de création de l'égérie punk (le vrai, l'américain...) qui à l'air passionnante : Après Rock'n'Roll 39-59 (impressionnante....), la Fondation Cartier definitively rules !

Graduation - Kanye West : High and low culture... ou vice-versa ?

Takashi Murakami, brillant et tellement-célèbre-qu'-il-n'-est-même-plus-controversé artiste japonais, signe la plus belle pochette de l'année 2007 pour son nouvel ami, le rappeur américain Kanye West. C'est beau l'amitié....

Agnès Turnover

Agnès Thurnauer, du 9 février au 22 mars à la Galerie Anne de Villepoix. 35 ans de lutte, de combat féministe pour qu'enfin les femmes aient le droit de faire de l'art aussi mauvais que les hommes... Merci le MLF !

Mike Bouchet : un temps de retard....

Du 25 janvier au 1er mars, la galerie Georges-Philippe et Nathalie Vallois présente Canburger de Mike Bouchet. Des hamburgers en boîte, comme ultime provocation et réflexion sur la sur-consommation de nos sociétés. Luttons contre l'impérialisme américain et ses vilains fast-foods : 45 ans de retard sur Warhol, thème "brillomment" illustré et depuis battu, rebattu, débattu. Il est temps d'avancer... avec son temps.
Attention, il dénonce également, dans d'autres oeuvres, après le hamburger, le cola et le jean.... what else?
Quant aux toiles hyperréalistes démesurées de gros plans d'hamburger, je laisse cela à tous ceux qui pensent que Super Size Me, le documentaire anti-malbouffe de Morgan Spurlock est un film qui dénonce, un vrai....

Mac Val : un temps d'avance...

Ca arrive parfois : l'art devance l'electro-pop-dance (?). Le Mac/Val plus "in" que Guetta ? Impossible....

Et n'oubliez pas : à partir du 28 février, State Britain de Mark Wallinger. Conscience de la réplique et réplique de la conscience, la politique peut aussi faire réfléchir.

Delirious (David Guetta) : pop life pop life pop life pop...

2 minutes et 15 secondes : voilà le temps qu'il vous faudra patienter avant de plonger dans le grand bain de l'art... ou quand l'art est à la portée de toutes les bourses !